NEWSLETTER • 11 NOVEMBER 2023

ÉDITORIAL • 11 NOVEMBRE 2023

À chaque ville ses monuments emblématiques. De la statue de la Liberté à Times Square en passant par l’Empire State Building et le Brooklyn Bridge, New York regorge d’icônes et de symboles… Fugaces et mystérieux, les nuages de vapeur qui s’échappent des trottoirs et enveloppent l’atmosphère font eux aussi partie intégrante du paysage de la "Grosse Pomme". Associés dans l’imaginaire collectif aux égouts fumants, ces volutes émanent en fait des conduites souterraines qui alimentent le gigantesque réseau de vapeur d’eau de la ville. Toujours en ébullition, l’entrelacs de tuyaux parcourt les entrailles de la mégalopole et apporte aux habitants chaleur et fraicheur suivant les saisons. La vapeur qui s’échappe provient des valves de sécurité utilisées pour soulager la surpression. New York est l’une des rares villes au monde à utiliser, et ce depuis 1882, un système de chauffage et de climatisation par vapeur d’eau. La plupart des gratte-ciels sont en effet dépourvus de chaudières individuelles et achètent de la vapeur tout comme ils achètent de l'électricité, de l'eau et du gaz. Sept stations électriques produisent la vapeur qu’elles véhiculent ensuite dans près de 80% des immeubles de Manhattan. La photographie emblématique du couple de Joel Meyerowitz traduit à elle seule le bouillonnement de la "ville qui ne dort jamais”.

Petits mais vaillants, les insectes sont des maillons essentiels à la biodiversité. Ils butinent et pollinisent fleurs et arbres fruitiers, recyclent les nutriments dans les sols, décomposent les déchets... D’après une étude récente, les arthropodes battent de l’aile et sont menacés d’extinction par l’activité humaine. À ce jour, deux millions d’espèces sont en danger, soit les double des estimations. Les entomologistes tirent encore et toujours la sonnette d’alarme: sans insectes, les écosystèmes vacillent… La nuée de papillons qu’offre à notre regard Claudio Parmiggiani rappelle de façon subliminale que sans ces pollinisateurs le monde serait moins fleuri.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 4 NOVEMBER 2023

ÉDITORIAL • 4 NOVEMBRE 2023

Les pigeons font partie intégrante du paysage urbain. Perchés en hauteur, sur nos toits, nos balcons et nos rebords de fenêtres, ils roucoulent et mènent le guet à l’affut de la moindre miette de nourriture… Seuls ou en escadrille, ils semblent toujours à même de déjouer leurs adversaires et de retrouver leurs repaires… Si on les savait déjà voyageurs, on les sait désormais dotés d’une faculté à résoudre des problèmes digne de l’intelligence artificielle (IA). Une étude scientifique américaine a en effet révélé que le processus de prise de décision des pigeons s’apparente aux algorithmes qui sous-tendent l’IA. Experts en matière de collecte d’informations, d’indices et de signaux, les pigeons observent et analysent leur environnement et sont capables non seulement de reconnaître les similitudes mais aussi de traiter les données recueillies et de les catégoriser. Ils peuvent évaluer leurs options, peser le pour et le contre et prendre des décisions éclairées en apprenant de leurs erreurs… L’installation de Maurizio Cattelan met ces volatiles mal-aimés sur le devant de la scène… Si bon nombre d’entre nous les trouvent encore et toujours bêtes, force est de constater que contrairement à leur réputation, les pigeons sont loin d’être des “pigeons” et que leurs capacités cognitives méritent d’être saluées.
 

Synonyme de grisaille, de pluie et de journées plus courtes, l’automne est aussi la saison de l’année où, sénescence oblige, les espaces verts s’illuminent et les arbres se parent d’une palette de couleurs flamboyantes. Les feuilles mortes se ramassent déjà à la pelle dans le tableau de Richard Combes et tapissent la pelouse de l’iconique parc new-yorkais.

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NEWSLETTER • 28 OCTOBER 2023

ÉDITORIAL • 28 OCTOBRE 2023

En Islande, des dizaines de milliers de femmes, dont la première ministre en personne, ont déclenché un mouvement de grève de 24 heures ce mardi. Le débrayage de ce début de semaine est le plus important depuis celui du 24 octobre 1975, lorsque 90 % des femmes islandaises ont refusé de travailler, de faire le ménage ou de s’occuper de leurs enfants pour exprimer leur colère face à la discrimination dont elles étaient victimes. C’est la sixième fois depuis 1975 que les femmes islandaises s’arrêtent pour amener la société à aller de l’avant. Le but recherché est de prouver que la moitié de l’humanité est indispensable au bon fonctionnement du monde et de dénoncer les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes. Bien que le Forum économique mondial (WEF), qui mesure, entre autres, les salaires, le niveau d’éducation et le système de santé, ait classé pour la quatorzième année consécutive l’Islande comme le pays le plus égalitaire au monde, il n’en demeure pas moins que, même dans le pays le plus égalitaire, les emplois les moins bien rémunérés sont toujours majoritairement occupés par des femmes. En outre, et comme le rappelle de façon subliminale la performance de Suzanne Lacy, briser le plafond de verre ne se traduit malheureusement pas automatiquement par une diminution des violences sexistes.

Chaque année, à l’orée du mois de novembre, les devantures se parent de leurs plus effrayants atours. Halloween, la fête qui fait trembler petits et grands, est indissociable de ses costumes et déguisements… Le tableau de Robert Nava fait la part belle aux fantômes et aux sorcières, icônes du surnaturel et de l’étrange.

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NEWSLETTER • 21 OCTOBER 2023

ÉDITORIAL • 14 OCTOBRE 2023

Synonymes de fantaisie et de joie, d’insouciance et de célébration, les paillettes captent la lumière et titillent l’imagination. Légères et aériennes, elles brillent de mille feux, saupoudrent les cosmétiques, ornent les vêtements et illuminent les occasions festives. Mais ces touches d’éclat ne suscitent pas que l’émerveillement, tant s’en faut… Fabriquées à partir de feuilles de plastique renforcées d’une feuille d’aluminium, elles ne sont pas biodégradables et sont, par voie de conséquence, extrêmement polluantes. Après utilisation, elles se retrouvent dans les nappes phréatiques, dans les rivières, les lacs et les océans, dans l’eau que l’on boit et dans les poissons que l’on mange. Afin de protéger non seulement les écosystèmes mais aussi notre santé, la Commission Européenne a décidé cette semaine de retirer progressivement du marché toutes les particules plastiques de moins de cinq millimètres, l’objectif visé étant de réduire la pollution par les microplastiques de 30 % d’ici à 2030. Si les reines de la fête qui se cachent dans les trousses de maquillage et figurent en bonne place sur le tableau de Marilyn Minter sont désormais indésirables, il y a fort à parier que les adeptes plébisciteront tôt ou tard des solutions alternatives qui leur permettront de continuer à briller de façon plus éco-responsable. 

Prenons de l’altitude, cap sur le Mont Fuji! Les microplastiques n’ont pas seulement la tête sous l’eau, ils ont aussi la tête dans les nuages... D’après une étude scientifique récente, ils sont présents jusque dans ceux qui "coiffent" l’iconique montagne japonaise au sommet enneigé. Le dessin de Katarzyna Wiesiolek capte le caractère éphémère et insaisissable de la nébulosité.

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NEWSLETTER • 14 OCTOBRE 2023

ÉDITORIAL • 14 OCTOBRE 2023

Ce lundi 9 octobre, la remise du prix Nobel d’économie a, comme chaque année, clôturé le millésime. Le Nobel d’économie 2023, ou plus exactement le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, a été décerné à l’américaine Claudia Goldin pour ses travaux de recherche sur l'évolution des femmes sur le marché du travail et sur les inégalités salariales entre hommes et femmes. Ironie du sort, crée en 1968, le prix de l’économie est le parent pauvre de la parité. En effet, après Elinor Olstrom en 2009 et Esther Duflot en 2019, Claudia Goldin n’est que la troisième femme à décrocher le précieux sésame. Il convient par ailleurs de rappeler que, toutes catégories confondues, le prestigieux prix suédois n’a été attribué, depuis sa création en 1901, qu’à 6% de femmes et que les lauréates ont principalement été les récipiendaires du prix Nobel de la paix et de celui de littérature. À l’instar du dynamisme de la femme qui marche de Michael Snow, on se plaît à croire que, bien que le chemin à parcourir pour combler les disparités entre les sexes soit encore long, des petits pas amèneront tôt ou tard à de grands changements.

On les avait reléguées aux oubliettes et voilà qu’elles se rappellent à notre mauvais souvenir… Eradiquées dans les années 50 à grand renfort de DTT et après une recrudescence à New York dans les années 2000, les punaises de lit hantent désormais les nuits des habitants de la "ville lumière". Le matelas dépeint par Ed Ruscha fait immanquablement penser aux sommiers infestés par ces nuisibles hématophages. 

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NEWSLETTER • 7 OCTOBRE 2023

ÉDITORIAL • 7 OCTOBRE 2023

L’impact de la mondialisation sur la santé publique ne fait que rarement la une. Or, la globalisation de l'économie et le libre-échange ont entraîné la transformation des habitudes alimentaires dans bon nombre de pays. Les géants de l’industrie agroalimentaire et les fast-foods aux stratégies agressives et aux prix imbattables se sont invités à la table planétaire et ont contribué à progressivement remplacer la consommation d’aliments traditionnels par celle d’aliments ultra-transformés. Les pays industrialisés ne sont plus aujourd’hui les seuls à manger trop gras, trop salé et trop sucré… De nombreux pays émergents sont ainsi passés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire de la sous-nutrition à la malbouffe généralisée et cette-dernière fait des ravages… Selon la Banque mondiale, l’obésité a presque triplé sur la planète depuis 1975. Plus de 70% des personnes en surcharge pondérale vivent désormais dans des pays à revenu faible ou moyen. Si la sculpture de Chris Mitton évoque la standardisation de l’alimentation elle fait aussi immanquablement penser au célèbre aphorisme de Brillat-Savarin: “Dis-moi ce que tu manges: je te dirai ce que tu es”.

Comme chaque année, le premier vendredi du mois d’octobre était placé sous le signe du sourire. La journée mondiale dédiée à cette expression faciale qui illumine le visage a pour feuille de route de promouvoir la gentillesse et la bienveillance. Le tableau d’Alex Katz nous rappelle qu’un sourire ça ne mange pas de pain et ça ne laisse jamais indifférent.

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NEWSLETTER • 30 SEPTEMBER 2023

ÉDITORIAL • 30 SEPTEMBRE 2023

Coup de chaud sur le "Continent Blanc". Yeux rivés sur le pôle Sud, scientifiques et climatologues tirent la sonnette d’alarme. Le manteau de glace qui recouvre l’Antarctique a rétréci tant et si bien que jamais la superficie de la banquise n’a été aussi petite qu’en cette fin d’hiver austral. Plus d'un million de km² manquent à l’appel… La formation de la banquise s’inscrit communément dans un cycle de fonte en été et de gel en hiver ce qui assure la stabilité de la masse glacière. Cette année cependant, la banquise antarctique, qui avait atteint, pendant l’été austral, un niveau historiquement bas, s'est reformée à un rythme inhabituellement lent. Cette tendance, observée depuis 2016, s’explique par le réchauffement de la "couche supérieure de l’océan". Un constat inquiétant dans la mesure où le rétrécissement de la banquise menace non seulement la biodiversité mais aussi parce que qui dit fonte des glaces dit surplus d’eau… La photographie de Steve McCurry immortalise la majesté des montagnes enneigées et des icebergs qui caractérisent l’énigmatique continent de l’Antarctique.


Le moteur de recherche le plus connu au monde a fêté, cette semaine, son quart de siècle d'existence. Vingt-cinq ans que l’entreprise américaine façonne les habitudes des internautes. Naviguer sur Internet est devenu le moyen le plus plébiscité pour trouver réponse à ses questions. À ce titre, un internaute sur deux reconnaît poser à Google au moins dix questions par jour… L’installation de Richard Artschwager fait la part belle au point d’interrogation et rappelle que le désir de connaître le pourquoi et le comment est appelé, pour paraphraser Thomas Hobbes, curiosité.


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NEWSLETTER • 23 SEPTEMBER 2023

ÉDITORIAL • 23 SEPTEMBRE 2023

En concentrant la plus grande part des plus de 65 ans sur son territoire, le Vieux continent n’a jamais aussi bien porté son nom. Abstraction faite des pays du Sud de l’Europe comme l’Italie, l’Espagne, la Grèce ou encore le Portugal, ce sont les pays et territoires asiatiques comme Hong Kong, la Corée du Sud, Taïwan et le Japon qui connaissent le vieillissement démographique le plus marqué. Au niveau mondial c’est d’ailleurs le Japon, où près de 40% de la population aura 65 ans ou plus en 2050, qui mène la course en tête. Longtemps l’exception à la règle, les États-Unis devraient compter, dès 2034 et ce pour la première fois de leur histoire, plus de personnes de plus de 65 ans que de moins de 18 ans. Le vieillissement de la population est une tendance générale. Cette situation ne va bien évidemment pas sans soulever de nombreux défis tant économiques que sociaux et de santé publique. Il est toutefois un point de détail qui mérite d’être mentionné. À en croire une étude réalisée par l’Université de Columbia, les seniors qui conduisent sont en meilleure santé que les autres. À ce titre, la photographie de Joel Sternfeld rappelle de façon subliminale que, pour les seniors, se déplacer en voiture reste important pour préserver leur liberté et une certaine autonomie.


L’intelligence artificielle (IA) révolutionne notre rapport au langage. Si dialoguer avec un robot (chatbot) est aujourd’hui rentré dans l'ordre du possible, les percées technologiques actuelles ravivent aussi un vieux rêve: celui de pouvoir comprendre et décrypter le langage animalier. Certes, traduire les aboiements d’un chien en langage courant relève encore à ce jour de la science fiction. En jouant sur les regards, William Wegman humanise son braque et l’érige au rang de muse. Pour citer le romancier Orhan Pamuk: « Les chiens parlent, mais seulement à ceux qui savent écouter. »


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NEWSLETTER • 16 SEPTEMBER 2023

ÉDITORIAL • 16 SEPTEMBRE 2023

Au Chili, le 11 septembre 1973, trois ans après avoir été démocratiquement élu, Salvador Allende, le premier président socialiste, se suicide dans le palais présidentiel. Renversé par une junte militaire dirigée par le général Augusto Pinochet, sa mort plonge le bastion de la démocratie en Amérique latine dans la dictature et marque le début d’une longue période de répression (1973-1990) et de violations des droits humains. Des milliers de personnes sont arrêtées, torturées, exécutées ou portées disparues et près de 250 000 chiliens sont contraints à l’exil. 50 ans après, le pays reste divisé entre les défenseurs et les détracteurs du coup d’état civilo-militaire de 1973. Les carences mémorielles sont indubitables et ce d’autant plus que près de 80% des 20 millions d’habitants sont nés après 1973 et se sentent plus concernés par l’économie et l’insécurité que par les commémorations de ce chapitre de l’histoire de leur pays. L’œuvre d’Enrique Ramírez rappelle de façon subliminale le sort des détenus précipités dans l’océan Pacifique sous la dictature mais aussi qu’au Chili et, pour paraphraser le réalisateur Patricio Guzmán, la mer est, à l’instar du désert, "le centre de la mémoire, une porte ouverte vers le passé."

 
Un séisme d’une violence inédite a plongé le Maroc dans l’effroi dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Les secousses, d’une magnitude 7 sur l’échelle de Richter, ont engendré la mort de plus de 2500 personnes et fait des centaines de milliers de sans-abris. À proximité de l’épicentre, ce sont des villages entiers qui ont été détruits. L’installation murale de Carlos Amorales évoque le caractère imprévisible des tremblements de terre et les dégâts irréversibles causés par les ondes sismiques. 

Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 8 JULY 2023

ÉDITORIAL • 8 JULY 2023

La page de la pandémie est bel et bien tournée et, cet été comme l’été dernier, la montée en puissance du tourisme donne le tournis. Apparu en Europe au XIXᵉ siècle, le tourisme est passé d’une pratique culturelle réservée à une élite à un phénomène de masse qui joue un rôle primordial dans l’économie mondiale. Bien qu’il demeure aujourd’hui encore l’apanage des pays les plus développés, le tourisme s’est démocratisé et est devenu un produit de consommation comme un autre. On voyage de plus en plus facilement, de plus en plus loin, pour de moins en moins cher et de nombreuses destinations attirent chaque année des touristes du monde entier. Les méfaits du surtourisme éclipsent parfois les bienfaits du tourisme. Victimes de leur succès, plusieurs villes européennes ont récemment pris des mesures pour tenter de réguler l’afflux touristique et permettre aux visiteurs de profiter pleinement de leur séjour sans nuire à la qualité de vie des résidents locaux. Le tableau de Cornelius Annor rappelle de façon subliminale que pour éviter que l’enfer en voyage ce ne soit les autres, il suffit parfois de s’aventurer hors des sentiers battus.

En Afghanistan, depuis la prise de pouvoir des Talibans il y a deux ans déjà, les droits de la gent féminine continuent à se réduire comme peau de chagrin… Dernier coup de massue en date: d’ici la fin du mois au plus tard, tous les salons de beauté et de coiffure pour femmes seront dans l’obligation de baisser le rideau. Ce nouveau décret acte la disparition de l’un des derniers espaces de liberté et de socialisation. Le plan rapproché de la chevelure dépeint par Domenico Gnoli semble obstruer la vue et suscite dans ce contexte une sensation d’étouffement.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

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NEWSLETTER • 1 JULY 2023

ÉDITORIAL • 1 JULY 2023

Il y a trois semaines, l’enfant terrible du climat mondial a fait son grand retour sur la scène planétaire. Courant marin chaud qui se forme dans le Pacifique Sud, au large des côtes du Pérou et de l’Équateur, El Niño est un phénomène météorologique cyclique (la dernière itération remonte à 2019) qui se développe au cours du printemps et atteint habituellement sa puissance maximale peu après Noël d'où son nom (“l’enfant" en espagnol) en référence à l'enfant Jésus. Contrairement à la Niña, son pendant froid, il s’accompagne d’une hausse des températures des océans et de l’atmosphère terrestre, d’une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres. À ce stade, et sans pour autant vouloir être alarmiste, l’ONU indique que tous les signaux laissent entrevoir la possibilité d’un “super Niño”. L’installation de Larry Bell fait immanquablement penser au dôme de chaleur qui stagne au-dessus du Sud des États-Unis mais aussi aux multiples canicules qui impactent différentes régions du monde.

On n’a pas tous les jours vingt ans, ça nous arrive une fois seulement… Mais, c’est bien connu, l’exception confirme la règle! En Corée du Sud, la mise à jour du système de calcul de l’âge a rajeuni tous les citoyens d’un voire de deux ans. Entrée en vigueur mercredi, la nouvelle loi met fin à l’"âge coréen” (basé sur un système ancestral qui prenait notamment en compte le temps de gestation) en faveur de la norme internationale. Utilisée pour calculer depuis l’Antiquité, l’abaque dépeinte par Peter Morrens nous rappelle que si l’âge n’est qu’un chiffre, compter l’âge est plus qu’un simple jeu d’enfant.

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NEWSLETTER • 24 JUNE 2023

ÉDITORIAL • 24 JUNE 2023

Depuis le 17 juin 2021, Juneteenth fait partie intégrante du calendrier des fêtes nationales américaines. Le mot "Juneteenth" est la contraction des mots anglais "June" (juin) et "nineteenth" (dix-neuvième), et est célébré tous les 19 juin aux États-Unis pour la simple et bonne raison que, bien que proclamée sur tout le territoire en 1863 par le président Abraham Lincoln, l’abolition de l’esclavage n’a été officialisée au Texas que le 19 juin 1865. À l’origine, les célébrations de Juneteenth prenaient la forme de rodéos et de parades de cowboys et de cowgirls. En effet, à la fin de la guerre de Sécession, le métier de cowboy était l’un des rares métiers accessible aux personnes de couleur, et ce même si, dans l’imaginaire collectif, il symbolise l’homme libre par excellence et reste associé par définition à l’homme blanc. Cinéma hollywoodien aidant, la présence des cowboys noirs a progressivement été effacée des mémoires et on en oublie qu’un quart des “garçons vachers” chargés de s’occuper du bétail durant la conquête de l’Ouest étaient des Afro-Américains. Le portrait d’Otis Kwame Kye Quaicoe revisite l’archétype du cow-boy et revalorise l’image de celles et ceux dont l’existence a trop longtemps été passée sous silence.

Si en 1980 l’âge moyen de la population américaine se situait aux alentours de 30 ans, il frise aujourd’hui la quarantaine. A l’instar de nombreux pays asiatiques et européens, la population au pays de l’Oncle Sam vieillit elle aussi. Une réalité avec laquelle il faudra composer et qui n’est pas sans défis à relever tant sur le plan économique, sanitaire que social… La multiplication des pointillés gris au sommet de l’oeuvre de Bridget Riley laisse deviner de manière subliminale l’accélération rapide du vieillissement démographique.

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NEWSLETTER • 17 JUNE 2023

ÉDITORIAL • 17 JUNE 2023

En début de semaine, ce n’est pas une marée noire mais une marée de poissons morts qui s’est déversée sur les côtes du Golfe du Texas. Une catastrophe naturelle probablement imputable aux conditions climatiques. En effet, il n’y a pas que de ce côté de l’Atlantique que le mercure s’affole, tant s’en faut. Les températures caniculaires et l’absence de vent ont entraîné la hausse de la température de l’eau qui a parfois tutoyé les 26 degrés Celsius. À l’instar des êtres humains, les poissons ont besoin d’oxygène pour survivre. Des études scientifiques montrent que le réchauffement des eaux accroît l’incidence de l’hypoxie (manque d’apport en oxygène) dans la mesure où l’eau chaude contient moins d’oxygène que l’eau froide. Les dizaines de milliers de poissons qui se sont échoués sur les plages sont morts asphyxiés, un phénomène qui n’est pas en soi exceptionnel mais qui, selon les experts, risque de se reproduire de plus en plus souvent… Cette vision apocalyptique contraste avec la vivacité du tournoiement du banc de poisson dépeint par Yayoi Kusama.

Retrouvés sur les plages, des corps sans vie font une nouvelle fois la une de l’actualité. À nouveau drame, nouvelles images et toujours, en filigrane, la tragédie de l’immigration clandestine. Au large de la péninsule du Péloponnèse, une embarcation bondée de migrants a chaviré. Il s’agit de l’un des pires naufrages qu’ait connu la Grèce depuis 2016. Sur les centaines de passagers qui se trouvaient à bord du navire, seule une centaine ont échappé à la noyade et seuls 78 corps ont pu être retrouvés. Un bilan humain provisoire dont l’ampleur frappe les esprits. Les milliers d’offrandes votives métalliques qui tapissent la sculpture de Kalliopi Lemos évoquent non seulement des écailles de poissons mais témoignent aussi des espoirs déçus de ceux qui ne survivent pas à la traversée de la mer Méditerranée.

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NEWSLETTER • 10 JUNE 2023

ÉDITORIAL • 10 JUNE 2023

La faune entomologique est en voie de disparition. À en croire les scientifiques, nous assistons “à l’épisode d'extinction le plus massif” depuis la disparition des dinosaures. À plus ou moins long terme et bien qu’elle soit omniprésente dans le monde, l’abeille est elle aussi menacée. Chronique d’une mort annoncée pour le moins inquiétante dans la mesure où ce petit insecte butineur est essentiel aux écosystèmes planétaires. En plus de nous donner notre miel quotidien, il pollinise plus de 90 végétaux et entretient la biodiversité. Pesticides, substances chimiques, agriculture intensive, pathogènes, parasites et prédateurs sans oublier le changement climatique contribuent probablement au syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles qui frappe tant les espèces domestiques que sauvages aux quatre coins de la planète. Que cela fasse 30 millions d’années qu’ils bourdonnent sur terre ne change rien au problème: nos chers apidés sont en danger et, afin d’éviter qu’ils ne tombent comme des mouches, à nous de veiller à améliorer la qualité de leur environnement. Créée à partir de cire d’abeille, la sculpture de Tomáš Libertíny met en exergue la collaboration entre l’homme et la nature.

Quand le Canada brûle c’est tout le nord-est des Etats-Unis qui suffoque. Charriées par les vents, les microparticules de fumée ont enveloppé New-York qui est devenue brièvement, en ce milieu de semaine, la ville la plus irrespirable au monde devant Dacca au Bangladesh et New Delhi en Inde. La pollution atmosphérique et la dégradation de la qualité de l’air affectent non seulement l’environnement mais aussi la santé des populations. L’installation immersive de Michael Pinsky rappelle qu’il est urgent de réduire les émissions toxiques et polluantes.

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NEWSLETTER • 3 JUNE 2023

ÉDITORIAL • 3 JUNE 2023

Depuis plus de deux décennies, une crise sanitaire sans précédent balaie les États-Unis. Au cœur du scandale, une famille de philanthropes omniprésente dans le monde de l’art et des institutions universitaires et culturelles. Propriétaire du laboratoire Perdue Pharma, la famille Sackler est, depuis quelques années, sous le feu des projecteurs. Elle est en effet accusée d’avoir contribué à l’épidémie d’opïoides en commercialisant, dans les années 1990, un puissant analgésique qu’elle savait extrêmement addictif. À ce jour, l’empire pharmaceutique familial aurait entraîné le décès par overdose de plus de 500 000 personnes et provoqué un raz-de-marée de violence et d’addiction. Après des années de procès, une décision judiciaire vient d’être prise par une cour d’appel fédérale. Elle garantit l’immunité totale aux membres de la famille Sackler en échange d’une augmentation significative du montant à verser aux programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie ainsi qu’aux victimes et à leurs familles. Les cachets qui traînent sur le bureau de Nan Goldin rappellent de façon subliminale qu’outre-Atlantique ce sont souvent les prescriptions médicamenteuses d’opïoides qui ont servi de tremplin à l’addiction à des substances illicites.

En adoptant en début de semaine le projet de loi dit du “marquage temporel”, les députés brésiliens viennent non seulement d’infliger un camouflet au président mais aussi aux défenseurs de l’environnement et de la cause indigène. En effet, ledit projet limite les droits des peuples autochtones aux seules terres qu’ils occupaient au moment de la promulgation de la constitution de 1988. S’il est approuvé par le Sénat, il facilitera la privatisation et la déforestation de millions d’hectares de forêt amazonienne. La jeune yanomami photographiée allongée dans l’eau tel un corps inanimé par Claudia Andujar nous permet de prendre la mesure de la lutte pour la survie à laquelle sont contraintes les populations indigènes du Brésil.

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NEWSLETTER • 27 MAY 2023

ÉDITORIAL • 27 MAI 2023

Les ruptures d’approvisionnement et les tensions sur les stocks de médicaments dits "d’intérêt thérapeutique majeur” (antibiotiques, antiépileptiques, anti-cancéreux, anticoagulants, etc…) inquiètent tant les professionnels de santé que les malades. Si la pénurie est bel est bien un phénomène mondial qui a sans doute été exacerbé par la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, c’est un problème auquel les autorités et l’industrie pharmaceutique admettent être confrontées de longue date. Il s’explique en partie, et en partie seulement, par des décennies de delocalisation de la fabrication des médicaments dans des pays à bas coût salarial et où les exigences environnementales sont moindres. La mondialisation a eu pour conséquence de concentrer la production de 80% de certaines molécules et principes actifs en Asie, principalement en Inde et en Chine, et d’accroître de ce fait la dépendance vis-à-vis d’une poignée de pays. La “polypharmacie” de Beverly Fishman rappelle de façon subliminale que pour certains patients la continuité des traitements est une question de vie ou de mort.

Le recyclage a aujourd’hui le vent en poupe et est brandi comme la panacée pour résoudre la crise environnementale. Pourtant, tout ne se recycle pas et, comme en atteste une étude récente, certains gestes soi-disant écologiques ne le sont pas tant que ça… À ce titre, en libérant des microparticules toxiques tant pour la santé que pour l’environnement, le recyclage du plastique entraîne lui aussi son lot de pollution. Les poubelles de tri sélectif dépeintent par Michael Craig-Martin laissent entendre qu’il ne suffit pas d’une couche de vernis vert pour sauver la planète de ses déchets.

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NEWSLETTER • 20 MAY 2023

ÉDITORIAL • 20 MAI 2023

Le travail forcé par le recours à la violence ou à l'intimidation est une forme d’esclavage moderne qui impacte, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), encore plus de 27 millions de personnes. En France, une coalition pour la défense des droits humains vient de pointer une nouvelle fois du doigt les géants de la fast fashion qu’elle accuse d’entretenir des liens avec des sous-traitants qui ont recours au travail forcé. D’après les plaignants “un vêtement en coton sur cinq pourrait être entaché par le travail forcé des Ouïghours”, une ethnie de langue turque et de religion musulmane majoritaire dans la province chinoise du Xinjiang. Si la Chine est le plus gros producteur de coton au monde et si près de 84% de sa production totale provient bel et bien de cette province du nord-ouest, le gouvernement chinois a toujours nié la persécution des populations musulmanes qui y vivent. Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a que rarement de fumée sans feu et que l’assainissement des chaînes d’approvisionnement de l’industrie textile mériterait d’être mis à l’ordre du jour. En confrontant une minuscule figurine face à une gigantesque montagne de tissu, l'installation de Liliana Porter dénonce des conditions de vie et de travail contraires à la dignité humaine.

Le 20 mai 1983, une équipe de virologues de l’institut Pasteur identifiait et isolait le virus du VIH/Sida, un virus qui frappa de plein fouet la communauté homosexuelle et décima toute une génération. 40 ans jour pour jour depuis le début de la pandémie et près de 40 millions de morts plus tard, la page n’est toujours pas tournée et le vaccin, reste, après des années de recherche, de l’ordre du fantasme. Symbole homophobe imposé aux hommes homosexuels dans les camps de concentration, le triangle rose dépeint par Keith Haring ne pointe plus vers le bas mais vers le haut et est aujourd’hui un symbole fort et durable de la lutte contre le Sida.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 13 MAY 2023

ÉDITORIAL • 13 MAI 2023

S’il est scientifiquement impossible d’attribuer chaque événement météorologique au changement climatique, il n’en demeure pas moins que le constat est sans appel: depuis une cinquantaine d’années, les catastrophes climatologiques se multiplient et s’intensifient. Le réchauffement du climat mondial exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes et entraîne des conséquences dramatiques tant sur l’homme que sur l’environnement. Les inondations et les glissements de terrains meurtriers qui frappent actuellement l’est de la RDC (République démocratique du Congo) peuvent à ce titre être cités en exemple. Sorties de leur lit en raison des pluies torrentielles qui se sont abattues sur le terrain, les rivières ont submergé les villages et emporté maisons et villageois. On décompte à ce jour plus de 400 morts et plus de 5500 personnes sont portées disparues, un bilan provisoire qui devrait malheureusement encore s’alourdir. Photographiée en Afrique du Sud, l’œuvre de Richard Long nous rappelle en filigrane qu’alors qu’il ne contribue qu’à hauteur de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre, le continent africain subit d’ores et déjà de plein fouet et de manière disproportionnée les effets du dérèglement climatique.

Au Canada, ce sont de gigantesques incendies de forêt attisés par des vents violents qui ravagent l’ouest du pays. Dans la province de l’Alberta, au pays du pétrole roi, 400 000 hectares sont partis en fumée en quelques jours et des milliers de personnes ont été contraintes et forcées d’évacuer leurs logements. Composée de centaines de parallélépipèdes en céramique, la mosaïque de Teresita Fernández convoque un paysage incandescent à la fois hypnotisant et menaçant.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 6 MAI 2023

ÉDITORIAL • 6 MAI 2023

Aux États-Unis, la communauté trans est dans le viseur des membres du parti républicain et ces-derniers s’échinent à mettre les droits des personnes transgenres sur la sellette. Tout est mis en œuvre, dans près de la moitié des états les plus conservateurs, pour légiférer afin d’empêcher les transitions de genre, pour restreindre les possibilités de modifier les actes de naissance, pour interdire l’accès aux toilettes publiques ou encore pour exclure les personnes trans des équipes sportives de leur choix. Le Montana est le dernier état en date à prendre une décision radicale en empêchant une élue démocrate ouvertement transgenre de siéger au parlement en raison de son opposition à une loi (depuis promulguée) qui rend inaccessible les soins hormonaux de réassignation aux mineurs transgenres. Ni homme, ni femme, la personne dépeinte par Leilah Babirye prône la diversité et rappelle de façon subliminale que “face à l'intolérance c’est à nous de faire la différence".

Tout arrive à qui sait attendre… Après avoir pris ses fonctions à la mort de la reine Elizabeth II, le 8 septembre 2022, Charles III sera enfin couronné aux côtés de son épouse Camilla, à l’abbaye de Westminster ce samedi 6 mai. Si Elizabeth II était célèbre pour son amour des corgis, les futurs souverains affectionnent quant à eux les Jack Russell. Quelle que soit la race, et comme en atteste la photo d’Elliott Erwitt, le chien reste l’un des meilleurs amis de l’homme pour qui toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête et sauter de joie.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 29 AVRIL 2023

ÉDITORIAL • 29 AVRIL 2023

En Europe, s’il est un drame écologique dont on n’entend guère pour ne pas dire pas parler c’est bien celui du déclin des poissons migrateurs d’eau douce. Qui dit poissons migrateurs en voie de disparition dit truites, saumons, esturgeons ou encore anguilles. En cause: les obstacles (barrages, digues et autres retenues d’eau) qui les empêchent de remonter les rivières comme bon leur semble et les privent d’un espace pour pondre leurs œufs. Si certains de ces barrages sont utiles, voire indispensables, 15% d’entre eux, petits et inutilisés, sont devenus obsolètes voire superflus et leur démantèlement est le moyen le plus efficace et le moins onéreux d’atteindre les objectifs de bonne qualité écologique des cours d’eau et de biodiversitė sur le continent. L’Europe s’est engagée à restaurer d’ici 2030, 25 000 km de rivière sans entrave sur son territoire et, à ce titre, cette année a été une année record dans la mesure où 325 barrages ont été démantelés dans 16 pays européens. On se plaît à croire que le banc de poissons esquissé par Pierre Tal-Coat ne sera bientôt plus de l’ordre du rêve mais bien de la réalité.

Si la Polynésie française a toujours été un paradis pour gastéropodes, les populations d’escargots endémiques ont été décimées dans les années 70 après l’introduction par l’homme d’escargots prédateurs originaires de Floride. Une dizaine d’espèces indigènes ont fait l’objet d’opérations de sauvetage et des milliers d’escargots ont été élevés en captivité dans des institutions zoologiques britanniques. Les premières réintroductions dans la nature datent de 2016. Il y a quelques jours, 5000 de ces minuscules créatures sont à nouveau rentrées au bercail et ont été relâchées sur la terre de leurs ancêtres. On ne peut que leur souhaiter, à l’instar des escargots motorisés de l’installation d’Urs Fischer, une “adaptation” rapide à leur nouvel environnement.

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Zoé Schreiber

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