NEWSLETTER • 29 MARS 2025

ÉDITORIAL • 29 MARS 2025

Réalisé sous l’égide de l’ONU, le rapport annuel sur le bonheur permet de prendre le pouls du bien-être à l’échelle mondiale. Cette année encore, force est de constater qu’il fait mieux vivre dans certaines contrées que dans d’autres et que, pour ne pas déroger à la règle et pour la huitième année consécutive, la Finlande mène la danse des pays les plus heureux. Si les variables habituelles (bien-être, PIB par habitant, âge, espérance de vie en bonne santé…) ont été prises en compte, le millésime 2025 met aussi en exergue comment les liens sociaux, la générosité et l’entraide contribuent à la qualité de vie. À ce titre et pour la première fois, les chercheurs ont analysé la propension à partager ses repas avec autrui comme indicateur de connexion sociale ou, a contrario, d’isolement et de solitude. La corrélation est sans appel: s’asseoir ensemble à une même table, partager régulièrement un repas et converser avec autrui renforce la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance. Le nombre croissant de personnes qui mangent seules est l’une des raisons de la baisse du bien-être dans certains pays et notamment aux USA où sévit une épidémie de solitude… L’oeuvre Daniel Spoerri fige les vestiges d’un moment de convivialité et de partage.

Les abeilles sont les gardiennes de la biodiversité. Maillons essentiels des écosystèmes planétaires, leur population est, au grand dam des apiculteurs, en chute libre outre-Atlantique. S’il est normal d’observer une légère diminution de leur nombre pendant les mois d’hiver, le déclin observé cette année est inédit et reste encore inexpliqué. La sculpture en verre de Morgane Tschiember évoque la viscosité de l’or liquide et rappelle qu’en butinant d’une fleur à l’autre, les abeilles sèment non seulement le pollen mais nous offrent aussi notre miel quotidien. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 22 MARS 2025

ÉDITORIAL • 22 MARS 2025

Clap de fin d'une incroyable saga interstellaire. Ce mardi, deux astronautes de la NASA, coincés en orbite depuis le mois de juin dernier, ont enfin été ramenés sur la terre ferme. L'amerrissage a eu lieu au large de la Floride et même le comité d’accueil improvisé, un pod de dauphins qui encerclait l'engin spatial à l’instant T, était à la fête. Et pour cause: ce qui aurait dû être un simple aller-retour de 8 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS) s’est transformé en aller simple d’une durée de neuf mois. En effet, en raison de défaillances techniques, les astronautes n’ont pu rentrer à bord de la navette spatiale qui les avait initialement acheminés jusqu’à l’ISS et ont été contraints d’attendre qu'une autre capsule, d’un autre fabricant, prenne le relai et les ramène à bon port. Face à ce contretemps, la résilience des astronautes force l’admiration. Comme le suggère en filigrane la photographie de Jun Ahn, après 286 jours passés en apesanteur, ces naufragés de l’espace devront se réadapter à la gravité qui nous ancre sur Terre.

Coup d’envoi de la saison printanière! Telle une ritournelle, la douce musique du printemps chasse la partition monocorde de l’hiver et met la nature en éveil. Le soleil s’enhardit, le ciel délaisse ses nuages gris et se pare de sa robe bleu azur. Le concerto des oisillons célèbre les journées qui s’allongent. Après l’émergence des perce-neige et des crocus, les bourgeons ornent les branches des arbres, prêts à éclore et à nous offrir une symphonie de couleurs. L’oeuvre de Thomas Demand rappelle qu’au Japon, l’Hanami qui désigne principalement la contemplation des fleurs de cerisier (sakura) est un rituel en soi.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 15 MARS 2025

ÉDITORIAL • 15 MARS 2025

Il y a cinq ans, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirait la sonnette d’alarme et qualifiait de pandémie le fléau sanitaire qui était sur le point de mettre en pause les activités à l’échelle mondiale. Tel un séisme aux multiples répliques, le coronavirus s’est progressivement immiscé dans nos vies et a fait vaciller les fondations de notre quotidien. Instauré du jour au lendemain pour freiner la propagation exponentielle de cet ennemi invisible et sauver des vies, le confinement a transformé les rues de nos cités, de nos bourgs et de nos villages en artères désertes. Jusqu’à la mise au point en un temps record des premiers vaccins, distanciation sociale, masques et couvre-feux ont redessiné les contours du vivre ensemble. Si cette conjoncture inédite a indéniablement fait émerger des élans de solidarité, l’isolement engendra aussi solitude, défiance, désinformation et théories du complot. Réalisée à l’aide d’une caméra thermique, la photographie d’Antoine d’Agata traduit en image le tout premier jour de confinement et fait remonter à l’esprit le climat d’angoisse et d’incertitude qui régnait alors. 

En préparation du chantier de rénovation de cinq ans qui devrait débuter dès le mois de septembre prochain, une partie du Centre Pompidou a fermé ses portes en ce début de semaine. Près de cinquante ans après l’inauguration du paquebot de verre et d’acier, les amateurs d’art se sont bousculés au portillon pour admirer, une dernière fois avant leur déplacement temporaire dans d’autres musées en France ou ailleurs, les plus de 2000 chefs-d’œuvre de la collection permanente. Le tableau de Hildebrando de Castro rend hommage à la vivacité des couleurs des tuyaux métalliques qui ornent la façade de ce vaisseau futuriste.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 8 MARS 2025

ÉDITORIAL • 8 MARS 2025

Chaque année, le 8 mars célèbre la Journée internationale des droits des femmes. Inscrite au calendrier par les Nations Unies en 1977, cette journée, synonyme de sensibilisation et de mobilisation, commémore les luttes d’hier et d’aujourd’hui. À la fois miroir et flambeau, elle permet de mesurer le chemin parcouru et de mettre en lumière les zones d’ombre qui persistent. Malgré les avancées, force est de constater qu’en 2025, le chemin vers l’égalité des droits des femmes reste semé d’embûches. Non seulement les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes persistent mais les discours sexistes et masculinistes qui véhiculent une vision rétrograde de la place des femmes dans la société gagnent en popularité. En outre, dans un contexte géopolitique instable, les femmes sont malheureusement encore trop souvent les premières victimes pour ne pas dire les cibles privilégiées dans les conflits armés à travers le monde. Le tableau de Tracey Emin dénonce les affres du viol et rappelle que les violences sexuelles sont toujours massivement et systématiquement utilisées comme arme de guerre et que ces crimes restent encore trop souvent impunis.

Le coup d’envoi des carnavals illumine la fin de la saison hivernale. De Rio de Janeiro à Venise en passant par Nice, Binche et La Nouvelle-Orléans, les défilés traditionnels font la part belle au folklore et au sens de la fête. Sous les confettis, les pas de danse s’esquissent avec témérité et le son entêtant de la musique invite tout un chacun à se laisser porter par la magie de l’instant. L’oeuvre de Bridget Riley capte l’euphorie colorée de cette parenthèse cinétique où l’imagination saupoudre le réel.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 1 MARS 2025

ÉDITORIAL • 1 MARS 2025

Du smartphone dans la poche ou autour du bras à l’objet connecté autour du doigt ou du poignet, les nouvelles technologies proposent à leurs adeptes d’enregistrer tout au long de la journée des données physiologiques ou d’activité. Nombre de pas, heures de sommeil, rythme cardiovasculaire, endurance et taux de récupération… Les données collectées visent à améliorer l’hygiène de vie en vue de prévenir d’éventuels problèmes de santé. Si mesurer des paramètres permet de mieux comprendre les habitudes et de quantifier les performances sportives, la collecte des données de santé en continu n’en demeure pas moins intrusive. À la longue, cette auscultation constante, cette auto-surveillance permanente pourrait entrainer un repli sur soi. Yeux braqués sur les graphiques de leur suivi, d’aucuns en oublieraient presque que la clef du bonheur réside tout autant dans un corps sain que dans un esprit sain. Comme l’illustre le tableau de Derek Fordjour, les points de données pouvant être mesurés sont de plus en plus nombreux. En toutes choses, il s’agit de trouver le juste milieu et de se souvenir que, même s’ils ne sont pas quantifiables, certains moments fugaces peuvent aussi booster la courbe du bien-être. 

Pendant un an, les designers et amies Giorgia Lupi et Stefanie Posavec se sont envoyé, d’une rive à l’autre de l’océan Atlantique, des cartes postales enregistrant visuellement des détails et faits divers tirés de leur quotidien. Munies de carnets, de bics et de marqueurs, elles se sont chacune attelées à consigner leurs observations et à les illustrer, au fil des jours et des semaines, sous forme de diagrammes et de dessins. Leur projet intitulé Dear Data révèle la poésie des données et des motifs invisibles qui ont jalonné leurs vies respectives.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 22 FÉVRIER 2025

ÉDITORIAL • 22 FÉVRIER 2025

Destination phare, l'Italie est le pays qui recèle le plus grand nombre de trésors classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Avec 60 sites inscrits, elle mène la course en tête devant la Chine et l’Allemagne. Des ruines antiques de Rome aux vignobles enchanteurs de Toscane en passant par la lagune vénitienne, les Dolomites et le cœur historique de Florence, les merveilles qui constellent son territoire titillent la curiosité des touristes du monde entier. Ce patrimoine foisonnant est toutefois un arme à double tranchant dans la mesure où il plonge le pays dans les affres du surtourisme. Depuis une dizaine de jours, c’est la Sicile, et plus particulièrement la région de l’Etna, qui est submergée par les foules. À leurs risques et périls, les badauds se déplacent en nombre, smartphones à la main, pour admirer l'éruption du volcan. L'afflux de touristes, prêts à tout pour immortaliser l'instant, est tel que certaines routes sont bloquées, entravant le passage des secouristes. Comme le suggère le tableau de Chen Yu, la coulée de lave qui embrase les flancs enneigés du plus grand volcan actif d’Europe offre au regard un spectacle aussi dangereux qu’envoûtant.

Essentielle à l’exploration spatiale, l’étude des galaxies révèle parfois des surprises inattendues. En décembre 2024, des astronomes ont décelé un astéroïde dont la trajectoire aurait à ce jour 3,1% de chances de percuter notre planète en 2032. Bien que faible, ce risque constitue le niveau d'alerte le plus élevé jamais enregistré en plus de deux décennies de surveillance d’objets célestes. Si, dans la sculpture de Jimmie Durham, la roche volcanique qui s’est écrasée sur une voiture a le visage plutôt avenant, la probabilité, aussi infime soit-elle, d’une collision n’en demeure pas moins tout sauf réjouissante.  

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 15 FÉVRIER 2025

ÉDITORIAL • 15 FÉVRIER 2025

Si le mariage a longtemps été une institution en Chine, un passage obligé, la toile de fond permettant de construire un avenir en commun, force est de constater qu’il n’a plus aujourd’hui la cote dans l’empire du milieu. En effet, en 2024, le nombre d’unions enregistrées a atteint son taux le plus bas depuis 1986, première année où des statistiques sur le sujet ont été établies. Ce recul de 20% reflète non seulement une évolution des moeurs mais s’inscrit aussi dans un contexte économique incertain. L’explosion du célibat et le vieillissement de la population entraînent dans leur sillage une baisse de la natalité. Ce constat pose un défi démographique majeur dans la mesure où, ironie du sort s’il en est, la Chine, qui est après l’Inde la deuxième nation la plus peuplée au monde, avait, il n’y a pas si longtemps, tout mis en œuvre pour limiter sa démographie. La politique de l’enfant unique (1979-2015) a aujourd’hui cédé la place à des campagnes de propagande pour inciter les jeunes à s’unir et à fonder une famille. Tout en perpétuant une vision traditionnelle du mariage, la radiographie de Nick Veasey immortalise en creux un couple in abstentia.

Icône du design automobile, la Citroën DS a soufflé cette année ses 70 bougies. À l’instar d’un vaisseau futuriste glissant sur l’asphalte, la berline est en effet entrée dans la légende dès 1955. Emblématique des Trente glorieuses, la “déesse” était à l’époque une véritable révolution sur quatre roues. Sa silhouette fuselée et sa suspension hydropneumatique la rendent immédiatement reconnaissable. En limitant le bolide à sa partie centrale, Gabriel Orozco évoque de façon subliminale la synergie entre ingénierie et imagination, onirisme et innovation. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 8 FÉVRIER 2025

ÉDITORIAL • 8 FÉVRIER 2025

Bien que la terre fume encore et que les cicatrices causées par la voracité des flammes restent béantes, les incendies qui ont ravagé la région métropolitaine de Los Angeles en ce début d’année sont aujourd’hui maîtrisés et ne font plus la une de l’actualité. La panique et la sidération ont fait place à la désolation. Réduits à néant, des quartiers entiers sont jonchés de débris et de cendres. Un malheur n’arrivant jamais seul, avec l’entrée en scène du mois de février, c’est au tour de la saison des pluies de s’inviter dans la Cité des Anges. Tant attendues en janvier pour étouffer les incendies, les précipitations sont maintenant plus que jamais redoutées. En effet, fragilisés par la violence du brasier et par des mois de sécheresse en amont, les sols calcinés sont désormais dénués d’arbres, d’arbustes et de végétation et n’ont plus la résistance nécessaire pour absorber des trombes d’eau. Les autorités locales et les habitants craignent que les pluies ne s’abattent en force, engendrant dans leur sillage coulées de boue, glissements de terrain et inondations… Les nuages dépeints par Ian Fisher nous amènent à espérer que le scénario du pire ne se concrétise pas.

Avec ses houppettes duveteuses et ses douces effluves, le mimosa illumine le cœur de l’hiver. Emblématiques du sud de la France et de la Côte d’Azur en particulier, ses petites boules jaunes vif sont, sous leur apparente fragilité, vectrices d’optimisme et d’énergie. À l’instar des brins qui ornent le tableau de Mathieu Cherkit, elles sont annonciatrices, quelques semaines avant l’heure, de la chaleureuse lueur du printemps.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 1 FÉVRIER 2025

ÉDITORIAL • 1 FÉVRIER 2025

Coup de tonnerre sur les places boursières ce lundi. Avec son icône à l’effigie d’une baleine, DeepSeek fait des vagues dans l’océan numérique et met à mal les ténors du marché. Créée par une start-up chinoise, cette nouvelle intelligence artificielle (IA) est moins onéreuse tout en étant aussi performante que ses homologues américains. Le nouveau chatbot (robot conversationnel) qui sonde les abysses des données pour répondre aux requêtes des utilisateurs s’est hissé depuis quelques jours en tête des téléchargements sur l’App Store aux États-Unis. À en croire ses concepteurs, DeepSeek a été développé avec une fraction des composants et des ressources énergétiques jusque là nécessaires. Une optimisation des coûts de développement qui rebat les cartes de l’IA dans la mesure où elle entraîne de facto la révision des projections du marché et remet en cause l’équilibre géopolitique de cette technologie de pointe. Comme l’évoque en filigrane le paysage sous-marin de Refik Anadol, ce sont souvent les courants fluctuants de l’offre et de la demande qui font remonter à la surface la concurrence et l’innovation. 

C’est bien connu, toutes les occasions sont bonnes pour se souhaiter le meilleur! 29 jours après la Saint-Sylvestre, le nouvel an chinois, également appelé nouvel an lunaire, marque l’entrée dans l’année du serpent de bois. Mystérieux, le sinueux reptile mis à l’honneur par Joana Vasconcelos symbolise le renouveau, la sagesse et l’introspection et nous invite à accueillir 2025 avec agilité et résilience.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 25 JANUARY 2025

ÉDITORIAL • 25 JANUARY 2025

Levier d’apprentissage s’il en est, la lecture permet d’acquérir des connaissances, d’affûter son esprit critique et d’aller à la rencontre d’autres expériences de vie. Longtemps associées au livre que l’on ouvre et aux pages que l’on tourne, nos pratiques de lecture ont changé depuis l’avènement du numérique. Lire est de nos jours une activité qui s’exerce autant sur papier que sur écran. Les tablettes, ordinateurs, smartphones et liseuses ont transformé l’objet physique que l’on trouvait sur les rayons des librairies et des bibliothèques en “contenu” dématérialisé. Accessibles en un clic, les livres électroniques sont devenus une alternative attrayante pour les lecteurs et ce même si les livres imprimés ont toujours un public fidèle. En effet, le bruissement des pages que l’on tourne, la texture du papier et l’odeur qui émane du livre ouvert offrent une expérience sensorielle que le support numérique tente d’imiter mais ne parvient pas encore à égaler. En outre, d’après une étude récente, le cerveau ne solliciterait pas la mémorisation de la même manière. Imprimé à l’encre, chaque mot prend racine sur la page et s’inscrit dans notre mémoire de façon plus durable, plus intime… Installée seule certes mais un livre à la main en terrasse d’un café londonien, la lectrice immortalisée par David Hurn semble complètement absorbée par le récit. Pour citer Marcel Proust, “la lecture est une amitié.”

Le cadran circulaire d’une montre a longtemps été notre boussole temporelle. Mais à l’heure d’aujourd’hui, remplacé par l’exactitude silencieuse des chiffres affichés sur un écran, le tictac des oscillations s’est progressivement volatilisé du paysage sonore. Comme le souligne en filigrane l’oeuvre de Solène Rigou, une montre est plus que jamais un accessoire de style. Que l’on soit nostalgique ou en phase avec notre temps, il nous incombe de faire compter chaque seconde qui passe.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 18 JANUARY 2025

ÉDITORIAL • 18 JANUARY 2025

Sans crier gare, le début de l’année dans la Cité des anges s’est transformé en saison en enfer. Depuis onze jours déjà, les soldats du feu se battent corps et âme et sans relâche pour maîtriser les gigantesques incendies qui embrasent la périphérie de Los Angeles. Attisées par des vents d’une puissance inédite, les premières étincelles qui ont jaillit sur les collines qui entourent la ville ont mis le feu aux poudres et se sont transformées en brasiers incontrôlables. Surpris par la vitesse de propagation des flammes meurtrières, c’est dans l’urgence, la panique et la précipitation que plus de 100 000 habitants ont dû évacuer leur domicile. Plus de 200 km² et des quartiers entiers ont d’ores et déjà été consumés. De l’idyllique front de mer de Malibu à l’iconique Hollywood Boulevard, fief des stars du septième art, maisons et villas d’architectes historiques qui, hier encore faisaient rêver, ont été rayées de la carte tout comme l’ont été moults galeries d’art et plusieurs musées. À ce jour, la menace continue de planer tant sur la population que sur les lieux culturels… La photographie de Gregory Halpern témoigne du caractère insatiable du feu et de l’imprévisibilité des étincelles, emportées tous azimuts par le souffle impétueux du vent.

À l’aune des incendies, le calendrier de sortie des films et des séries a été reprogrammé. En effet, l’heure n’est ni à la fête ni aux réjouissances pour l’industrie du cinéma américain et nombreux sont les producteurs et acteurs qui ont préféré postposer la première de leur dernier opus. Érigé en 1923, l’écriteau monumental dépeint par Ed Ruscha convoque à lui seul le glamour et l’aura d’une ville de légende plus que jamais sous le feu des projecteurs.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 11 JANUARY 2025

ÉDITORIAL • 11 JANUARY 2025

À l’instar d’un nouveau carnet dont les pages blanches n’attendent qu’à être remplies, chaque nouvelle année nous offre un tremplin vers de nouveaux horizons. Il y a onze jours déjà, les douze coups de minuit sonnaient l’entrée dans la nouvelle année. Rituel s’il en est, le passage du 31 décembre au premier jour de l’an est l’opportunité de prendre la mesure des douze mois écoulés et de se projeter dans un nouveau chapitre. Je tiens à vous remercier du fond du coeur pour votre fidélité et me réjouis de continuer, cette année encore, à "zigzaguer" avec vous et à vous offrir bouffées d’oxygène culturelles et (re)découvertes artistiques. Que 2025 soit, pour vous et vos proches, pleine de promesses, vectrice de lumière, de poésie et de tendresse, le tout en bonne santé. On se plait à croire et à espérer que le seuil incandescent de l’installation de Bruce Nauman est de bonne augure.

À Times Square, en plein cœur de “la ville qui ne dort jamais”, l’éclairage nocturne des écrans géants et des publicités lumineuses rivalise avec la lumière du jour. Bien que la luminosité des publicités monumentales ait incontestablement, et ce depuis cent ans, marqué le paysage urbain, l’omniprésence des néons pourrait bientôt être de l’histoire ancienne. En effet, la palette lumineuse, à la fois électrisante et rétro des tubes néon en verre, va progressivement être supplantée par celle moins énergivore des néons à LED. Loin de la démesure du quartier où il fait jour la nuit, le tableau de Mary Weatherford rend hommage aux teintes fluorescentes des néons de Coney Island et à ses manèges hors du temps. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 21 DECEMBER 2024

ÉDITORIAL • 21 DECEMBRE 2024

Vacances riment encore et toujours avec désir d’évasion et, pour arriver le plus rapidement à destination, quoi de plus séduisant que l’envol dans les airs. L’avion reste aujourd’hui encore le moyen de transport le plus plébiscité par les vacanciers en quête de dépaysement et les compagnies aériennes rivalisent d’ingéniosité pour proposer des offres toujours plus alléchantes. Bien que nul n’ignore que les trajets aériens soient extrêmement polluants et qu’ils fassent exploser l’empreinte carbone des individus à bord, prendre l’avion est non seulement plus rapide mais c’est aussi bien souvent moins cher. Quand les passagers s’envolent, ce sont les émissions de CO₂ qui décollent. Si la mise à l’arrêt du secteur pour cause de pandémie en 2020 avait cloué au sol les appareils et favorisé la decarbonation, les émissions de gaz à effet de serre sont bel et bien réparties à la hausse depuis. En plein essor, l’aviation, mode de transport auquel le tourisme fait de plus en plus appel, a le vent en poupe aux dépens de l’environnement… En évoquant les cartes de vol interactives qui permettent de suivre la trajectoire des avions en temps réel, la nuée de papillons immortalisée par Paul Villinski permet de mesurer l’ampleur d’un phénomène invisible à l’œil nu.

En cette fin d’année, la promesse de cadeaux au pied du sapin nourrit les rêves des petits comme des grands. Offrir et recevoir devient un art, une quête enchantée où chaque présent est une étoile à décrocher. Dans ce tourbillon de générosité, et face aux défis de l’inflation, les plateformes de vente en ligne, véritables cavernes d’Ali Baba des temps modernes, séduisent les chasseurs de trésors. Pourtant, derrière leurs vitrines virtuelles se cachent parfois de mauvaises surprises… Certains jouets, aux allures innocentes à l'instar des peluches dépeintes par Mariya Molchanova, peuvent se révéler non conformes voire dangereux pour la santé des enfants. On se doit dès lors, afin que la magie des fêtes reste intacte, de rester vigilant et de choisir avec soin.

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NEWSLETTER • 14 DECEMBER 2024

ÉDITORIAL • 14 DECEMBRE 2024

À l’instar de l’épiderme qui enveloppe le corps humain, la qualité de la surface terrestre dépend de l’équilibre hydrique. Si la peau, privée d’hydratation, se craquèle et perd sa fonction protectrice, le sol, malmené par l’agriculture intensive, le surpâturage, la déforestation, la mauvaise gestion de l’eau et les changements climatiques, s’appauvrit et se dégrade. Contrairement aux périodes de sécheresse, la désertification met en péril la vitalité des écosystèmes de façon irrémédiable. Des sols jadis fertiles perdent leur couverture végétale et se transforment en étendues arides, incapables de retenir l’eau et de faire prospérer la vie… Désormais, à l’exception de l’Antarctique, 40% de la Terre est en état de dessiccation. D’après les scientifiques, une superficie de près d'un tiers de l'Inde est passée, au cours des trois dernières décennies, de conditions humides à arides, conditions au sein desquelles l'agriculture est difficile voire impossible. Cette situation menace les moyens de subsistance de millions de personnes, aggrave la pauvreté, accentue les migrations forcées et contribue à l’effondrement de la biodiversité… Comme le résume la lithographie de Vija Celmins, la planète bleue déshydratée change de visage et se drape de teintes poussiéreuses et de sols lézardés.

Aller à la rencontre de la nature, dans un parc ou en forêt, c’est bon pour le moral! Mais, par les temps qui courent, la grisaille et la pluie en refroidissent plus d’un… À ce titre, faire rentrer la verdure chez soi et s’entourer de plantes pour égayer son intérieur constitue une alternative tout aussi bénéfique pour la santé mentale. Le cocon dépeint par Jonas Wood donne envie de se blottir au pied des succulentes, des fougères et de la cheminée.  

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NEWSLETTER • 7 DECEMBER 2024

ÉDITORIAL • 7 DECEMBRE 2024

Trois bassins forestiers (Amazonie, Congo et Bornéo-Mékong) répartis sur trois continents (Amérique Latine, Afrique et Asie) représentent à eux seuls 80% des forêts tropicales mondiales et aident à freiner les effets du réchauffement climatique. Surnommé le “poumon de l’Afrique”, le bassin du Congo est aujourd’hui le plus grand puits de carbone au monde dans la mesure où il capte désormais plus de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre, que les bassins de l’Amazonie et d’Asie du Sud-Est réunis. Véritable constellation de forêts tropicales, de savanes, de marécages et de rivières, cet écosystème niché au confluent de six pays sur les rives du fleuve éponyme, abrite en outre une biodiversité exceptionnelle. Objet d’étude pour les biologistes, les entomologistes et les climatologues, ce gigantesque reservoir intrigue autant qu’il fascine et n’a pas fini de livrer tous ses secrets… En effet, d’après un rapport du WWF (World Wildlife Fund), plus de 700 nouvelles espèces, animales et végétales, y ont été recensées au cours des 10 dernières années, des découvertes qui permettront de mettre en place des stratégies de conservation de la faune et de la flore. Le cœur sauvage de l’Afrique n’est pourtant pas à l’abri de la déforestation et le paysage incandescent dépeint par Tabitha Wa Tuku met en lumière le besoin urgent de conserver cet habitat vital. 

Qui dit mois de décembre dit palmarès des meilleurs livres, films, séries télévisées, albums et expositions de l’année écoulée. Si lesdits classements permettent de revenir sur les temps forts des douze derniers mois, la fin de l’année est aussi l’occasion de se projeter dans un nouveau calendrier. À ce titre, le célèbre nuancier Pantone a une fois de plus donné le ton... 2025 sera placée sous le signe du "Mocha mousse", une couleur chaleureuse et gourmande qui allie simplicité et réconfort et évoque café, caramel et crème de marrons… Plus que jamais en vogue, la palette de bruns déclinée par Josef Albers traduit l’air du temps.

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NEWSLETTER • 30 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 30 NOVEMBRE 2024

Chaque année, la conférence des parties (COP) rythme l’agenda des négociations relatives au climat. Ce grand raout international permet de prendre le pouls des changements climatiques et d’établir la feuille de route pour les douze mois à venir. Si l’empreinte carbone résultant du trafic routier et du trafic aérien est régulièrement pointée du doigt, l’impact environnemental d’autres moyens de transport est souvent passé sous silence. Secteur touristique florissant, les voyages croisière figurent pourtant parmi les pires pollueurs et ce en dépit des mesures écologiques affichées par les grands groupes. Véritables monstres des mers, les immenses paquebots sillonnent les océans d’une destination à l’autre du globe, avec des milliers de passagers à leur bord. En 2023, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités de l’un des leaders du marché étaient supérieures à celles de Glasgow, la plus grande ville d’Écosse. Comme le suggère en filigrane la photographie d’Andreas Gursky, bien que les conséquences environnementales soient délétères, l’évasion vers le grand bleu et la promesse de voguer de découverte en découverte reste une proposition irresistible pour de nombreux vacanciers.

À l’instar d’une galerie de portraits, les fils d’actualité des différents réseaux sociaux sont peuplés de centaines de milliers d’images bien souvent retouchées. À grand renfort de filtres de beauté, les internautes, de plus en plus jeunes, modifient leur apparence et masquent leurs imperfections afin de se présenter en ligne sous leur meilleur profil. L’exposition répétée à ces contenus n’est toutefois pas sans risques pour l’estime de soi, tant et si bien que le réseau social favori des adolescents a décidé d’interdire les images filtrées aux utilisateurs de moins de 18 ans. Comme le laisse entendre le tableau d’Alejandra Caballero, appréhender le réel à travers un mirror déformant n’est ni sain ni bon pour la santé mentale.

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NEWSLETTER • 23 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 30 NOVEMBRE 2024

En plein essor, l’intelligence artificielle (IA) s’immisce à notre insu dans tous les secteurs d’activité. Les technologies qui permettent de générer du contenu à partir de données existantes bouleversent notre rapport au réel. Voraces, les algorithmes sont ainsi "entraînés" à imiter le ton et les intonations de la voix humaine. L’exploitation de la voix des acteurs et des comédiens ne fait à ce titre pas exception à la règle et bon nombre d’entre eux s’aperçoivent que leur voix a été “clonée” sans leur consentement préalable et qu’elle est utilisée pour énoncer des contenus dont ils n’ont pas pris connaissance. À l’heure où les capacités d’imitation de la machine se perfectionnent à la vitesse grand V, déceler le contenu généré par l’IA est de plus en plus difficile. Des experts en cyber-sécurité ont tirė la sonnette d’alarme et mis en évidence comment certaines vidéos et enregistrements postés publiquement en toute innocence sur les réseaux sociaux, pouvaient inciter des malfaiteurs à usurper l’identité de citoyens lambdas. Le tableau de David X Levine rappelle si besoin est que, dans le monde virtuel, même belles et bien énoncées, les paroles peuvent être trompeuses.

C’est bien connu: bouger, c’est bon pour la santé! Si les bienfaits d’une activité physique régulière ne sont plus à démontrer, force est de constater qu’en Europe, le meilleur ami de l’homme est loin d’être le meilleur élève en la matière… En effet, sur le continent, 40% des chiens sont, manque d’exercice physique aidant, en surpoids. Une réalité souvent ignorée par les propriétaires qui n’hésitent pas à céder une petite friandise au moindre caprice de leur toutou ou à écourter la promenade quand il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors. Pourtant, un chien qui court de joie personnifie le bonheur… L’oeuvre de Deborah Brown rappelle en filigrane que se dégourdir les jambes et lui dégourdir les pattes permet non seulement de prendre un bol d’air frais mais aussi de partager un moment de complicité avec son fidèle compagnon.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

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NEWSLETTER • 16 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 16 NOVEMBRE 2024

Chaque jour, chaque semaine, un flux continu de nouvelles agite le paysage médiatique. Jalons du temps qui passe, certains évènements marquent toutefois si durablement les esprits que le souvenir des circonstances dans lesquelles ils se sont produits reste gravé dans notre mémoire. Le 15 avril 2019, peu avant 19h, une épaisse colonne de fumée entachait le ciel parisien, signe avant-coureur de l’incendie qui allait ravager Notre-Dame de Paris. À l’époque, c’est en direct que le monde entier assistait à l’embrasement de la charpente multiséculaire et à l’effondrement de la flèche de ce monument dont l’architecture gothique exceptionnelle était l’une des attractions emblématiques et incontournables de la ville lumière. Cinq ans plus tard, à l’issue d’un chantier de restauration titanesque, ce joyau de l’architecture médiévale renaît enfin de ses cendres et s’apprête à rouvrir ses portes aux fidèles comme aux visiteurs dès le 8 décembre prochain. En attendant de pouvoir les (re)découvrir de visu, le kaléidoscope créé à partir d’ailes de papillon par Damien Hirst rend hommage aux iconiques vitraux de la cathédrale qui inspira d’innombrables artistes, écrivains et cinéastes avant lui. 

Un épais nuage toxique s’est abattu sur la région du Pendjab, de part et d’autre de la frontière entre l’Inde et le Pakistan. L’entrée de l'hiver est toujours une période critique en Asie du sud. En effet, les phénomènes naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et pollution automobile...) exacerbent chaque année la pollution atmosphérique. Ces dix derniers jours, le smog a battu tous les records et rendu l’air irrespirable pour les plus de 14 millions d’habitants de la capitale pakistanaise. Les autorités sanitaires de Lahore ont été contraintes de fermer les écoles afin de protéger les enfants, particulièrement vulnérables. Intitulés Breathe(respire), les portraits de Dryden Goodwin illustrent les effets délétères sur la santé de la pollution de l’air.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

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NEWSLETTER • 9 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 9 NOVEMBRE 2024

Emblème national au pays du Soleil Levant, le Mont Fuji est, à plus de 3700 mètres d’altitude, le point culminant du Japon. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le Fujiyama ou "Fuji-san" comme le désignent les japonais, est un lieu sacré et une source d'inspiration artistique qui est, dans l’imaginaire collectif, indissociable de son sommet enneigé. Cette année, l’automne a pourtant joué les prolongations et les versants de l’iconique volcan n’ont revêtu que bien tardivement leur manteau neigeux. Si les premiers flocons tombent d’habitude début octobre, il a fallu cette année, pour la première fois depuis 130 ans, attendre cinq longues semaines de plus qu’à l’accoutumée pour revoir le Mont Fuji coiffé de son illustre chapeau blanc. Un nouveau record qui, à l’heure où le Japon traverse son année la plus chaude, témoigne des bouleversements climatiques. Bien que la vue majestueuse ait aujourd’hui retrouvé toute sa superbe, l’oeuvre textile de Samiro Yunoki rappelle en filigrane que même les symboles ne sont pas immuables.

À 116 ans, c’est une japonaise qui est devenue la nouvelle doyenne de l'humanité. Sa congénère espagnole, et ancienne détentrice du titre, a tiré sa révérence à l’âge de 117 ans en août dernier. L’énigme de cette longévité hors du commun titille les chercheurs qui ont identifié de par le monde des zones géographiques dites bleues où il fait bon et long vivre… La photographie onirique d’Arno Rafael Minkkinen suggère comment, du haut de leur grand âge, nos aînés nous relient au passé et sont des maillons essentiels de la mémoire, des vecteurs de transmission qui traversent les époques, des témoins essentiels des soubresauts de l’Histoire.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

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NEWSLETTER • 2 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 2 NOVEMBRE 2024

Le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes et n’épargne aucun continent. Un monde plus chaud génère davantage de précipitations. Gouttes froides, episodes cévenols, sols gorgés d’eau, coulées de boue et crues historiques, inondations meurtrières… Les violents orages et les pluies diluviennes redessinent la topographie et transforment des zones hier encore habitables en zones inondables et inondées. Quand le ciel gronde et les nuages s’accumulent, c’est l’ensemble des habitants des régions concernées qui tremblent… Après la Chine, les Etats-Unis, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe centrale, c’est maintenant le sud-est de l’Espagne, et la région de Valence en particulier, qui subit de plein fouet les caprices de la météo. Les éléments se sont déchaînés cette semaine et le ciel est littéralement tombé sur la tête des habitants. Les autorités estiment que plus de 300 litres d'eau par mètre carré se sont abattus en quelques heures, soit l'équivalent de plus de 6 mois de pluie. Une catastrophe naturelle qui endeuille tout le pourtour méditerranéen… Échouée dans un ravin à la suite d'une crue éclair, la voiture immortalisée par le photographe Joel Sternfeld atteste de notre impuissance face à une nature de plus en plus impétueuse.

Ce mardi 5 novembre, les citoyens américains se rendront aux urnes afin de décider si oui ou non le futur locataire de la Maison Blanche sera la première présidente de l’histoire des États-Unis. Le système électoral complexe n’assure pas la victoire au candidat qui remporte le vote populaire mais à celui qui gagne le collège électoral de chaque État. Les sondages placent les candidats et les deux visions diamétralement opposées qu’ils incarnent au coude à coude… Un climat de tension extrême pèse sur tout le pays et l’issue du scrutin reste à ce jour tout aussi imprévisible que le laisse entendre l'abstraction de Gerhard Richter.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

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