NEWSLETTER • 30 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 30 NOVEMBRE 2024

Chaque année, la conférence des parties (COP) rythme l’agenda des négociations relatives au climat. Ce grand raout international permet de prendre le pouls des changements climatiques et d’établir la feuille de route pour les douze mois à venir. Si l’empreinte carbone résultant du trafic routier et du trafic aérien est régulièrement pointée du doigt, l’impact environnemental d’autres moyens de transport est souvent passé sous silence. Secteur touristique florissant, les voyages croisière figurent pourtant parmi les pires pollueurs et ce en dépit des mesures écologiques affichées par les grands groupes. Véritables monstres des mers, les immenses paquebots sillonnent les océans d’une destination à l’autre du globe, avec des milliers de passagers à leur bord. En 2023, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités de l’un des leaders du marché étaient supérieures à celles de Glasgow, la plus grande ville d’Écosse. Comme le suggère en filigrane la photographie d’Andreas Gursky, bien que les conséquences environnementales soient délétères, l’évasion vers le grand bleu et la promesse de voguer de découverte en découverte reste une proposition irresistible pour de nombreux vacanciers.

À l’instar d’une galerie de portraits, les fils d’actualité des différents réseaux sociaux sont peuplés de centaines de milliers d’images bien souvent retouchées. À grand renfort de filtres de beauté, les internautes, de plus en plus jeunes, modifient leur apparence et masquent leurs imperfections afin de se présenter en ligne sous leur meilleur profil. L’exposition répétée à ces contenus n’est toutefois pas sans risques pour l’estime de soi, tant et si bien que le réseau social favori des adolescents a décidé d’interdire les images filtrées aux utilisateurs de moins de 18 ans. Comme le laisse entendre le tableau d’Alejandra Caballero, appréhender le réel à travers un mirror déformant n’est ni sain ni bon pour la santé mentale.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 10 FEBRUARY 2024

ÉDITORIAL • 10 FEBRUARY 2024

Rien de tel que les néologismes pour décliner à tout vent l’inflation qui grève le panier des ménages. À ce titre, les anglicismes ont plus que jamais la cote. "Shrinkflation", "cheapflation"… Les mots-valises défraient la chronique et rivalisent d’ingéniosité pour décrire la conjoncture économique actuelle. Non seulement tout coûte plus cher mais le grammage et la qualité de certaines denrées alimentaires se sont dégradés. Volume des emballages revu à la baisse (shrinkflation), substitution d’ingrédients et modification des recettes pour réduire le coût de production quitte à lésiner sur les valeurs nutritionnelles (cheapflation)… Les consommateurs trinquent à chaque passage en caisse et subissent de plein fouet, et ce jusque dans l’assiette, les effets délétères de l’inflation sur leur alimentation. Face à la flambée des prix, manger cinq fruits et légumes par jour est devenu pour beaucoup un voeu pieux… Si les prix dans le supermarché immortalisé par Andreas Gursky sont plafonnés, il n’en est malheureusement pas de même dans les rayons de nos magasins.

Les vacances de carnaval se profilent lentement mais sûrement à l’horizon et elles sont pour beaucoup synonymes de vacances à la neige. Cette année encore, la poudreuse fait cruellement défaut dans de nombreuses stations de ski européennes. Cela dit, la situation est bien pire en Asie. À Gulmarg, dans le Cachemire indien, dans l’un des domaines les plus hauts et les plus spectaculaires au monde, les contreforts de l’Himalaya sont restés, réchauffement climatique aidant, désespérément bruns et secs en décembre et janvier. Une rare tempête de neige ces derniers jours a toutefois rendu le sourire aux habitants et aux touristes qui pourront espérer à nouveau dévaler les pistes et dessiner, à l’instar du skieur photographié par Pierre Boucher, leur ombre sur le manteau blanc. 


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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 28 NOVEMBRE 2020

EDITORIAL • 28 NOVEMBRE 2020

Bis repetita... Les discours solennels des politiques réitèrent jusqu’à plus soif le bien-fondé de la stratégie sanitaire... On ne demande qu’à y croire mais, à l’approche des réveillons de fin d’année, non seulement marteler le message ne convainc plus mais la défiance s’installe... Pourtant, comme en témoigne l’installation d’Oriol Vilanova, la répétition permet d’interroger ce que l’on voit, ce que l’on sait mais aussi ce que l’on fait sans y penser.

La résurgence de la pandémie fin octobre a entraîné une nouvelle baisse de rideau forcée des commerces non essentiels. Qui dit fermeture des magasins dit essor des ventes en ligne et centres de tri postaux débordés par l’afflux de colis. Pas l’ombre d’une trace d’activité humaine dans l’entrepôt logistique immortalisé par Andreas Gursky et on ne peut que s’interroger sur les conditions de travail dans ces usines des temps modernes.

L’œuvre de Nathan Coley rappelle qu’il nous faut être réalistes et garder à l’esprit que, contre le Covid-19, il ne faut pas s’attendre à un remède miracle.

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Zoé Schreiber

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