NEWSLETTER • 16 NOVEMBER 2024

ÉDITORIAL • 16 NOVEMBRE 2024

Chaque jour, chaque semaine, un flux continu de nouvelles agite le paysage médiatique. Jalons du temps qui passe, certains évènements marquent toutefois si durablement les esprits que le souvenir des circonstances dans lesquelles ils se sont produits reste gravé dans notre mémoire. Le 15 avril 2019, peu avant 19h, une épaisse colonne de fumée entachait le ciel parisien, signe avant-coureur de l’incendie qui allait ravager Notre-Dame de Paris. À l’époque, c’est en direct que le monde entier assistait à l’embrasement de la charpente multiséculaire et à l’effondrement de la flèche de ce monument dont l’architecture gothique exceptionnelle était l’une des attractions emblématiques et incontournables de la ville lumière. Cinq ans plus tard, à l’issue d’un chantier de restauration titanesque, ce joyau de l’architecture médiévale renaît enfin de ses cendres et s’apprête à rouvrir ses portes aux fidèles comme aux visiteurs dès le 8 décembre prochain. En attendant de pouvoir les (re)découvrir de visu, le kaléidoscope créé à partir d’ailes de papillon par Damien Hirst rend hommage aux iconiques vitraux de la cathédrale qui inspira d’innombrables artistes, écrivains et cinéastes avant lui. 

Un épais nuage toxique s’est abattu sur la région du Pendjab, de part et d’autre de la frontière entre l’Inde et le Pakistan. L’entrée de l'hiver est toujours une période critique en Asie du sud. En effet, les phénomènes naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et pollution automobile...) exacerbent chaque année la pollution atmosphérique. Ces dix derniers jours, le smog a battu tous les records et rendu l’air irrespirable pour les plus de 14 millions d’habitants de la capitale pakistanaise. Les autorités sanitaires de Lahore ont été contraintes de fermer les écoles afin de protéger les enfants, particulièrement vulnérables. Intitulés Breathe(respire), les portraits de Dryden Goodwin illustrent les effets délétères sur la santé de la pollution de l’air.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 26 MARS 2022

ÉDITORIAL • 26 MARS 2022

L’hiver tire lentement mais sûrement sa révérence. Le printemps frappe à nos portes et le soleil s'enhardit et chasse la grisaille. La nature s’éveille et reprend ses droits et les arbres se parent de bourgeons. Synonyme de renouveau, la floraison des sakuras est attendue fébrilement chaque année au Japon et la fête de l’Hanami (“la contemplation des fleurs”) est une tradition séculaire au pays du soleil levant. Le cerisier en fleurs dépeint par Damien Hirst offre à notre regard une explosion de “confettis” de couleurs qui évoque avec allégresse l’arrivée des beaux jours.

Les prix flambent tant en Europe qu’aux États-Unis. Après les restrictions dues à la crise sanitaire, c’est la guerre en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie qui entraînent l’envolée des cours du gaz, du pétrole, de l’électricité sans parler de ceux de certaines matières premières et produits alimentaires. Pas un seul secteur n’est épargné par l’inflation et partout les voyants du pouvoir d’achat sont en train de virer au rouge. Certains craignent la pénurie et la hausse des prix et remplissent, à l’instar de la ménagère de Duane Hanson, leurs caddies à ras bord… Si des hausses de prix sont hélas à craindre, les problèmes d’approvisionnement ne sont pas encore à l'ordre du jour. Afin de juguler les "achats panique", certaines enseignes de la grande distribution commencent à imposer par précaution des rationnements sur certains produits.

Qui dit guerre, dit souvent exode… La guerre qui sévit à l’est de l’Europe depuis un mois déjà ne déroge pas à la règle. Les bombardements, le chaos, la panique ont poussé plus de 3 millions de personnes, majoritairement des femmes et des enfants, à fuir leurs foyers. La photographie de Uta Barth laisse deviner de façon subliminale la dimension tragique de ceux qui n’ont d’autre choix que la fuite.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 16 OCTOBRE 2021

EDITORIAL • 16 OCTOBRE 2021

Depuis plus d’un an, la recherche d’un traitement contre le coronavirus mobilise les scientifiques du monde entier. En début de semaine, un laboratoire pharmaceutique a introduit, auprès de la FDA (l’agence américaine des médicaments), une demande d’autorisation en urgence de mise sur le marché de sa “pilule anti-covid”. D'après les essais cliniques, ce comprimé permettrait de réduire de moitié les risques d’hospitalisation et de décès chez les patients atteints de la maladie. L’annonce fait souffler un vent d’optimisme sur le front de la lutte contre la pandémie. L’installation de Damien Hirst nous rappelle que, si prévenir par la vaccination vaut mieux que guérir, les gélules ont le mérite d’être faciles à administrer et ce même dans les pays les plus pauvres et dans les contrées les plus reculées.

Cela fait cinq ans déjà que, délabré, fissuré et sur le point de sombrer, le pétrolier FSO Safer est en rade au large du Yemen. Son naufrage entraînerait l’une des pires catastrophes écologiques du monde. La marée noire que provoquerait le déversement de sa cargaison de plus d’un million de barils de brut bouleverserait l’écosystème de la mer Rouge, perturberait les voies de navigation et exposerait les habitants de tous les pays riverains à des niveaux élevés de polluants. Le déversement de produits pétroliers en mer est récurrent et les marées noires font régulièrement la une de nos informations… En utilisant de la porcelaine pour reproduire les plaques de pétrole, Ai Weiwei nous invite à ne pas oublier qu’à l’instar de la production d’hydrocarbures, la fabrication de porcelaine peut elle aussi avoir un impact nocif sur l’homme et sur l’environnement.

Après avoir été le précurseur du “jouet vert” et avoir lancé un kit LGBTQ+, le roi de la brique de construction va dorénavant classer ses produits par thèmes plutôt que les catégoriser jouets “pour filles” ou “pour garçons”. Cette approche devrait encourager filles et garçons à jouer avec des jouets qui ne sont pas traditionnellement “faits pour eux”. L’œuvre de Matteo Negri tombe à point nommé pour redire que la créativité ne doit pas avoir de limites.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER