ÉDITORIAL • 9 NOVEMBRE 2024
Emblème national au pays du Soleil Levant, le Mont Fuji est, à plus de 3700 mètres d’altitude, le point culminant du Japon. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le Fujiyama ou "Fuji-san" comme le désignent les japonais, est un lieu sacré et une source d'inspiration artistique qui est, dans l’imaginaire collectif, indissociable de son sommet enneigé. Cette année, l’automne a pourtant joué les prolongations et les versants de l’iconique volcan n’ont revêtu que bien tardivement leur manteau neigeux. Si les premiers flocons tombent d’habitude début octobre, il a fallu cette année, pour la première fois depuis 130 ans, attendre cinq longues semaines de plus qu’à l’accoutumée pour revoir le Mont Fuji coiffé de son illustre chapeau blanc. Un nouveau record qui, à l’heure où le Japon traverse son année la plus chaude, témoigne des bouleversements climatiques. Bien que la vue majestueuse ait aujourd’hui retrouvé toute sa superbe, l’oeuvre textile de Samiro Yunoki rappelle en filigrane que même les symboles ne sont pas immuables.
À 116 ans, c’est une japonaise qui est devenue la nouvelle doyenne de l'humanité. Sa congénère espagnole, et ancienne détentrice du titre, a tiré sa révérence à l’âge de 117 ans en août dernier. L’énigme de cette longévité hors du commun titille les chercheurs qui ont identifié de par le monde des zones géographiques dites bleues où il fait bon et long vivre… La photographie onirique d’Arno Rafael Minkkinen suggère comment, du haut de leur grand âge, nos aînés nous relient au passé et sont des maillons essentiels de la mémoire, des vecteurs de transmission qui traversent les époques, des témoins essentiels des soubresauts de l’Histoire.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber