ÉDITORIAL • 18 JANUARY 2025
Sans crier gare, le début de l’année dans la Cité des anges s’est transformé en saison en enfer. Depuis onze jours déjà, les soldats du feu se battent corps et âme et sans relâche pour maîtriser les gigantesques incendies qui embrasent la périphérie de Los Angeles. Attisées par des vents d’une puissance inédite, les premières étincelles qui ont jaillit sur les collines qui entourent la ville ont mis le feu aux poudres et se sont transformées en brasiers incontrôlables. Surpris par la vitesse de propagation des flammes meurtrières, c’est dans l’urgence, la panique et la précipitation que plus de 100 000 habitants ont dû évacuer leur domicile. Plus de 200 km² et des quartiers entiers ont d’ores et déjà été consumés. De l’idyllique front de mer de Malibu à l’iconique Hollywood Boulevard, fief des stars du septième art, maisons et villas d’architectes historiques qui, hier encore faisaient rêver, ont été rayées de la carte tout comme l’ont été moults galeries d’art et plusieurs musées. À ce jour, la menace continue de planer tant sur la population que sur les lieux culturels… La photographie de Gregory Halpern témoigne du caractère insatiable du feu et de l’imprévisibilité des étincelles, emportées tous azimuts par le souffle impétueux du vent.
À l’aune des incendies, le calendrier de sortie des films et des séries a été reprogrammé. En effet, l’heure n’est ni à la fête ni aux réjouissances pour l’industrie du cinéma américain et nombreux sont les producteurs et acteurs qui ont préféré postposer la première de leur dernier opus. Érigé en 1923, l’écriteau monumental dépeint par Ed Ruscha convoque à lui seul le glamour et l’aura d’une ville de légende plus que jamais sous le feu des projecteurs.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber