ÉDITORIAL • 14 DECEMBRE 2024
À l’instar de l’épiderme qui enveloppe le corps humain, la qualité de la surface terrestre dépend de l’équilibre hydrique. Si la peau, privée d’hydratation, se craquèle et perd sa fonction protectrice, le sol, malmené par l’agriculture intensive, le surpâturage, la déforestation, la mauvaise gestion de l’eau et les changements climatiques, s’appauvrit et se dégrade. Contrairement aux périodes de sécheresse, la désertification met en péril la vitalité des écosystèmes de façon irrémédiable. Des sols jadis fertiles perdent leur couverture végétale et se transforment en étendues arides, incapables de retenir l’eau et de faire prospérer la vie… Désormais, à l’exception de l’Antarctique, 40% de la Terre est en état de dessiccation. D’après les scientifiques, une superficie de près d'un tiers de l'Inde est passée, au cours des trois dernières décennies, de conditions humides à arides, conditions au sein desquelles l'agriculture est difficile voire impossible. Cette situation menace les moyens de subsistance de millions de personnes, aggrave la pauvreté, accentue les migrations forcées et contribue à l’effondrement de la biodiversité… Comme le résume la lithographie de Vija Celmins, la planète bleue déshydratée change de visage et se drape de teintes poussiéreuses et de sols lézardés.
Aller à la rencontre de la nature, dans un parc ou en forêt, c’est bon pour le moral! Mais, par les temps qui courent, la grisaille et la pluie en refroidissent plus d’un… À ce titre, faire rentrer la verdure chez soi et s’entourer de plantes pour égayer son intérieur constitue une alternative tout aussi bénéfique pour la santé mentale. Le cocon dépeint par Jonas Wood donne envie de se blottir au pied des succulentes, des fougères et de la cheminée.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber