ÉDITORIAL • 16 SEPTEMBRE 2023
Au Chili, le 11 septembre 1973, trois ans après avoir été démocratiquement élu, Salvador Allende, le premier président socialiste, se suicide dans le palais présidentiel. Renversé par une junte militaire dirigée par le général Augusto Pinochet, sa mort plonge le bastion de la démocratie en Amérique latine dans la dictature et marque le début d’une longue période de répression (1973-1990) et de violations des droits humains. Des milliers de personnes sont arrêtées, torturées, exécutées ou portées disparues et près de 250 000 chiliens sont contraints à l’exil. 50 ans après, le pays reste divisé entre les défenseurs et les détracteurs du coup d’état civilo-militaire de 1973. Les carences mémorielles sont indubitables et ce d’autant plus que près de 80% des 20 millions d’habitants sont nés après 1973 et se sentent plus concernés par l’économie et l’insécurité que par les commémorations de ce chapitre de l’histoire de leur pays. L’œuvre d’Enrique Ramírez rappelle de façon subliminale le sort des détenus précipités dans l’océan Pacifique sous la dictature mais aussi qu’au Chili et, pour paraphraser le réalisateur Patricio Guzmán, la mer est, à l’instar du désert, "le centre de la mémoire, une porte ouverte vers le passé."
Un séisme d’une violence inédite a plongé le Maroc dans l’effroi dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Les secousses, d’une magnitude 7 sur l’échelle de Richter, ont engendré la mort de plus de 2500 personnes et fait des centaines de milliers de sans-abris. À proximité de l’épicentre, ce sont des villages entiers qui ont été détruits. L’installation murale de Carlos Amorales évoque le caractère imprévisible des tremblements de terre et les dégâts irréversibles causés par les ondes sismiques.
Zoé Schreiber