EDITORIAL • 20 NOVEMBRE 2021
Il flotte dans l’air, depuis quelques semaines, un parfum de déjà vu pour ne pas dire de déjà vécu. Les contaminations repartent à la hausse et, comme l’an dernier à la même époque, le Vieux Continent redevient l’épicentre de l’épidémie. L’hiver qui se profile lentement mais sûrement à l’horizon s’annonce une fois de plus difficile. Pour casser la dynamique, et, par voie de conséquence, les risques de transmissions, un durcissement des mesures préventives s’impose. Les spirales tourbillonnantes du dessin de Louise Bourgeois rident, à chaque ricochet, la surface de l’eau et rappellent que chaque geste, aussi anodin soit-il, peut avoir une incidence sur notre qualité de vie.
On y a cru, on s’est permis d’espérer l’épidémie maîtrisée grâce à la vaccination et voilà que le virus revient tambouriner de plus belle à notre porte. Les mises en garde de la communauté scientifique continuent à se heurter aux décisions des politiques. La compréhension s’étiole et il faut “remotiver” les troupes. Les dirigeants comptent une fois de plus sur l’adhésion de la population. En choisissant de s’en remettre au civisme et au sens des responsabilités de tout un chacun, en nous martelant qu’à force de discipline et de solidarité nous parviendrons cette fois encore à maîtriser le rebond épidémique, ils tentent un coup de poker qui, à l’instar de celui des joueurs immortalisés par la photographie de Key L. Nielson, portera ou non ses fruits…
Le portrait de Malcolm X par Glenn Ligon préfigure le coup de théâtre historique d’il y a quelques jours. Plus d’un demi-siècle après les faits, deux hommes noirs, injustement accusés de l’assassinat du militant de la lutte pour les droits civiques, viennent d’être innocentés. Ce rebondissement judiciaire met en exergue les failles de la justice américaine qui est, aujourd’hui encore, trop souvent accusée de discrimination et d’injustice.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber