NEWSLETTER • 20 NOVEMBRE 2021

EDITORIAL • 20 NOVEMBRE 2021

Il flotte dans l’air, depuis quelques semaines, un parfum de déjà vu pour ne pas dire de déjà vécu. Les contaminations repartent à la hausse et, comme l’an dernier à la même époque, le Vieux Continent redevient l’épicentre de l’épidémie. L’hiver qui se profile lentement mais sûrement à l’horizon s’annonce une fois de plus difficile. Pour casser la dynamique, et, par voie de conséquence, les risques de transmissions, un durcissement des mesures préventives s’impose. Les spirales tourbillonnantes du dessin de Louise Bourgeois rident, à chaque ricochet, la surface de l’eau et rappellent que chaque geste, aussi anodin soit-il, peut avoir une incidence sur notre qualité de vie.

On y a cru, on s’est permis d’espérer l’épidémie maîtrisée grâce à la vaccination et voilà que le virus revient tambouriner de plus belle à notre porte. Les mises en garde de la communauté scientifique continuent à se heurter aux décisions des politiques. La compréhension s’étiole et il faut “remotiver” les troupes. Les dirigeants comptent une fois de plus sur l’adhésion de la population. En choisissant de s’en remettre au civisme et au sens des responsabilités de tout un chacun, en nous martelant qu’à force de discipline et de solidarité nous parviendrons cette fois encore à maîtriser le rebond épidémique, ils tentent un coup de poker qui, à l’instar de celui des joueurs immortalisés par la photographie de Key L. Nielson, portera ou non ses fruits…

Le portrait de Malcolm X par Glenn Ligon préfigure le coup de théâtre historique d’il y a quelques jours. Plus d’un demi-siècle après les faits, deux hommes noirs, injustement accusés de l’assassinat du militant de la lutte pour les droits civiques, viennent d’être innocentés. Ce rebondissement judiciaire met en exergue les failles de la justice américaine qui est, aujourd’hui encore, trop souvent accusée de discrimination et d’injustice.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 13 MARS 2021

EDITORIAL • 13 MARS 2021

En 1977, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a officialisé le 8 mars “Journée internationale des droits des femmes”. Si nul ne remet aujourd’hui en doute que les droits des femmes sont des droits humains, cette journée, célébrée dans de nombreux pays, permet de faire le bilan de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire pour permettre aux femmes de revendiquer l’égalité avec les hommes. Au bout d’un an de pandémie, force est de constater une aggravation de la situation. En effet, le contexte sanitaire et le confinement ont non seulement entraîné une augmentation des violences domestiques et sexuelles mais aussi une détérioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Dans sa “bucket list”, Louise Bourgeois énumère, de manière non exhaustive, au fil de ses insomnies, ses désirs et ses souhaits et, ce faisant, nous rappelle que le passage à l’écrit est parfois le premier pas vers la réalisation de nos rêves.

Le tableau de Georgia O’Keeffe nous encourage à croire en nous-mêmes et à viser toujours plus haut... Si le genre, l’origine sociale ou ethnique voire le handicap, freinent encore l’évolution de la carrière de certain(e)s d’entre nous, le plafond de verre finira bien par se briser un jour.

Enfin l’autoportrait d’Alice Neel souligne, pour paraphraser Simone de Beauvoir, qu’on ne naît pas vieux, on le devient. Certes, l’artiste se dépeint sans complaisance, le corps affaissé mais, pinceau à la main, elle nous invite aussi à ne pas oublier que, quelque soit notre âge, on doit, dans la mesure du possible, rester dans la vie et continuer à poursuivre ce qui nous tient à cœur.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 06 FÉVRIER 2021

EDITORIAL • 06 FÉVRIER 2021

Sans crier gare, la crise sanitaire s’est peu à peu immiscée dans nos vies et aujourd’hui plus encore qu’hier, on a le sentiment d’être constamment sur la corde raide. En équilibre précaire, sur le rebord d’une table, la tasse de Maira Kalman semble sur le point de tomber... Un moment suspendu dans le temps: tombera, tombera pas, la question reste ouverte et la réponse incertaine.

Confusion, lassitude et morosité ponctuent notre quotidien et nous sommes tous à la merci de ce virus qui se rappelle à tout bout de champ à notre souvenir... Vivre au jour le jour, sans savoir de quoi demain sera fait, pèse sur la santé mentale d'aucuns d'entre nous... Le dessin de Louise Bourgeois nous encourage à ne rien lâcher et à tenir bon face à l’adversité.

Le verre d’Henni Alftan est certes à moitié vide mais il se remplit progressivement de quelques certitudes comme en témoigne la réouverture annoncée des salons de coiffure, réouverture qui, pour paraphraser le slogan publicitaire, ne pourra qu’aider à nous recoiffer un tant soit peu le moral.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 31 OCTORE 2020

EDITORIAL • 31 OCTORE 2020

Le chronomètre s'affole, le nombre de contaminations au Covid-19 aussi. Nous sommes lentement mais sûrement assaillis par le sentiment de ne plus rien contrôler et de nous battre contre des moulins à vent... Comme si l’espoir de vaincre s’amenuisait au fil des semaines. Le reconfinement, aussi contraignant soit-il, fait écho au dessin de Louise Bourgeois: il laisse entrevoir la possibilité d’un "reset", d’une réinitialisation et fait renaître l’envie d’y croire.

La course à la Maison Blanche entre dans sa dernière ligne droite et on en finit par oublier que les américains ne seront pas seulement amenés à se prononcer pour l’un ou l’autre des deux candidats en lice mais devront aussi se mobiliser pour élire une pléthore de députés, de sénateurs et de maires, tant à l'échelle nationale que locale... La mobilisation de la population semble sans précédent. Le tableau de Derrick Adams rappelle que cette année plus que jamais, les électeurs ne doivent bouder les urnes.

En temps normal, en cette veille de Toussaint, la fête d'Halloween permet de canaliser toutes les peurs. Si, par les temps qui courent, les masques c’est maintenant tous les jours, les portraits masqués de Saul Steinberg nous invitent à nous souvenir que les masques ont aussi pour fonction première de faire fuir les démons et de semer les mauvais esprits.

Restez curieux et bonne lecture! Merci à vous qui me lisez depuis quatre ans déjà!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2020, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 5 SEPTEMBRE 2020

EDITORIAL • 5 SEPTEMBRE 2020

La fin de l’été s’apparente, outre-Atlantique, à une saison en enfer et la violence disproportionnée dont a à nouveau fait preuve un policier blanc contre un homme noir n’a fait qu’embraser, une fois de plus, les esprits. L’œuvre de Sable Elyse Smith tombe à point nommé pour nous rappeler que l’univers pénitentiaire, corollaire au racisme systémique de la société américaine, n’est pas le remède à tous les maux et que tout drame entraîne des victimes collatérales.

Gel hydroalcoolique dans les cartables et masques sur le nez pour les aînés, les élèves de la maternelle au lycée ont retrouvé le chemin de l’école. Une rentrée certes inédite mais on se plaît à croire, qu’à l’instar des petits écoliers immortalisés par Robert Doisneau, petits et grands vont redécouvrir le plaisir d’apprendre "pendus aux lèvres" de leurs enseignants.

Symbole de renouveau, la spirale de Louise Bourgeois nous incite quant à elle à retrouver l’équilibre dans l'instabilité.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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