NEWSLETTER • 28 MAI 2022

ÉDITORIAL • 28 MAI 2022

Depuis le mois de février, le pays le plus riche et le plus puissant du monde doit faire face à une pénurie inédite. La pénurie porte sur le lait maternisé et elle est telle que le président américain a été contraint d’instaurer, en début de semaine, un pont aérien en provenance d’Europe pour pallier les ratés (fermeture provisoire pour raisons sanitaires de la principale usine de l’un des 3 géants du secteur, manque de matières premières et de main d’oeuvre…) constatés sur les chaînes d’approvisionnement. Quand on sait qu’au pays de l’oncle Sam, le congé de maternité n’existe pas et que, dès lors, nourrir les bébés au lait infantile est la règle plutôt que l’exception, on mesure l’ampleur de la crise et le désarroi des parents. Le nourrisson qu’Alice Neel offre à notre regard rappelle de façon subliminale que si le bonheur s’apprend dès le berceau, les rires éclatent mieux encore quand nourriture il y a…

100 millions… La barre de 100 millions de personnes déracinées de force dans le monde a été franchie. Le chiffre donne le tournis dans la mesure où, sur les plus de 195 pays que compte le monde, seuls 13 d’entre eux ont une population supérieure ou égale à 100 millions d’habitants. Si les théâtres de guerre sont les principaux concernés par l’exode des populations, d’autres événements tels que les inondations, les tempêtes, les cyclones ou encore les sécheresses contraignent et forcent les populations à se déplacer… Des réfugiés climatiques ou écologiques dont le nombre ne fera que s’accroître. Objets éphémères par excellence, les valises qui flottent à la surface de l’eau photographiées par Maria Friberg symbolisent à elles seules l’exil et le déracinement.

Dix jours après la fusillade raciste dans un supermarché de Buffalo dans l’Etat de New York, c’est un nouveau carnage qui endeuille l’Amérique. Le bilan est lourd. Après avoir acheté légalement un fusil d’assaut, un adolescent d’à peine 18 ans a ouvert le feu sans motif apparent dans une école au Texas et fait 21 morts dont 19 enfants d’une dizaine d’années. La sobriété du marquage à la craie blanche dépeint par Forrest Bess souligne si besoin est que, même après le retrait des corps des victimes, l’horreur des crimes continue à hanter les esprits.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 13 MARS 2021

EDITORIAL • 13 MARS 2021

En 1977, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a officialisé le 8 mars “Journée internationale des droits des femmes”. Si nul ne remet aujourd’hui en doute que les droits des femmes sont des droits humains, cette journée, célébrée dans de nombreux pays, permet de faire le bilan de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire pour permettre aux femmes de revendiquer l’égalité avec les hommes. Au bout d’un an de pandémie, force est de constater une aggravation de la situation. En effet, le contexte sanitaire et le confinement ont non seulement entraîné une augmentation des violences domestiques et sexuelles mais aussi une détérioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Dans sa “bucket list”, Louise Bourgeois énumère, de manière non exhaustive, au fil de ses insomnies, ses désirs et ses souhaits et, ce faisant, nous rappelle que le passage à l’écrit est parfois le premier pas vers la réalisation de nos rêves.

Le tableau de Georgia O’Keeffe nous encourage à croire en nous-mêmes et à viser toujours plus haut... Si le genre, l’origine sociale ou ethnique voire le handicap, freinent encore l’évolution de la carrière de certain(e)s d’entre nous, le plafond de verre finira bien par se briser un jour.

Enfin l’autoportrait d’Alice Neel souligne, pour paraphraser Simone de Beauvoir, qu’on ne naît pas vieux, on le devient. Certes, l’artiste se dépeint sans complaisance, le corps affaissé mais, pinceau à la main, elle nous invite aussi à ne pas oublier que, quelque soit notre âge, on doit, dans la mesure du possible, rester dans la vie et continuer à poursuivre ce qui nous tient à cœur.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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