Glenn Ligon

Glenn Ligon, Give Us a Poem, PVC and neon, 192.1x188.6cm, 2007. Courtesy Studio Museum, Harlem

Glenn Ligon, Give Us a Poem, PVC and neon, 192.1x188.6cm, 2007. Courtesy Studio Museum, Harlem

Ce néon de Glenn Ligon nous invite à réfléchir à notre relation aux autres, à notre relation à l’Autre. L’œuvre s’inspire d’une citation du boxeur Mohammed Ali et joue sur la similitude entre deux mots qu’elle oppose tout en les rapprochant en effet miroir. À l’instar de mots palindromes, “ME” et “WE” (“je” et “nous”), clignotent et s’allument alternativement.

Le langage constitue le terreau de la pratique artistique de l’américain Glenn Ligon (1960-). Ses peintures, ses gravures, ses néons et ses installations explorent tant les thématiques relatives à l’identité et à l’altérité que celles relatives à l’invisibilité de l’homme noir dans la société américaine. Artiste conceptuel, il s’approprie phrases et bribes de textes de James Baldwin, de Zora Neal Hurston ou encore de Jean Genet pour ne citer qu’eux et les reproduit au pochoir à l’aide de peinture et de poussière de charbon. Les messages retranscrits sur ses toiles ne sont pas toujours lisibles et leur répétition parfois obsessionnelle frise l’abstraction. “Mon travail n'est pas de produire de bonnes réponses. Mon travail consiste à produire de bonnes questions.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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Hurvin Anderson

Hurvin Anderson, Flat Top, 2008, oil on canvas, 98 3/8 x 81 7/8 in. Courtesy Thomas Dane Gallery

Hurvin Anderson, Flat Top, 2008, oil on canvas, 98 3/8 x 81 7/8 in. Courtesy Thomas Dane Gallery

Le lieu décrit par ce tableau est immédiatement reconnaissable et l’atmosphère qui s’en dégage est énigmatique. Bien que vacant, les cheveux qui jonchent le sol du salon de coiffure laissent deviner la présence de clients.

Hurvin Anderson (1965-) est un artiste anglais d’origine jamaïcaine. Nominé pour le Turner Prize (2017), il s’inspire de son histoire personnelle et explore le sentiment d’être à la fois d’ici et d’ailleurs. Souvenirs et photographies alimentent sa pratique artistique. Ses toiles évocatrices, à la lisière entre figuration et abstraction, sont empreintes de nostalgie. Après avoir longtemps dépeint le salon de coiffure où, enfant, il accompagnait son père, il raconte aujourd’hui le lointain et les paysages qu’il offre à notre regard décrivent tantôt une végétation luxuriante tantôt des endroits certes idylliques, mais obstrués par des grilles et des clôtures… Une façon de traduire tant la proximité que la distance, la sensation d’enracinement et de déracinement, d’appartenance et d’aliénation. Comme il se plaît à le dire, “mes peintures sont un dialogue entre deux territoires.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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July 17, 2020 / Zoé Schreiber