📚 • REGARDS CROISÉS • INTERSECTING GAZES

REGARDS CROISÉS • 31 AOÛT 2024

Pendant la pause estivale, en lieu et place de la newsletter hebdomadaire, je vous propose, chaque samedi, une selection d’oeuvres autour d’un thème résumé sous forme d'émoji. L’occasion de recharger mes batteries tout en vous invitant à découvrir ou redécouvrir oeuvres et artistes! 

Chaque année, le mois de septembre et la fin de l’été sont placés sous le signe de la rentrée littéraire.

〰️ Comme en témoigne l'instant immortalisé par la photographe Gisèle Freund à la célèbre librairie Shakespeare and Company à Paris, promouvoir son opus est, pour James Joyce comme pour tout écrivain, un passage obligé.

〰️ William Kentridge rend hommage aux mots, ces agencements de lettres et de syllabes qui nous permettent, à l’oral comme à l’écrit, de nous exprimer mais aussi de découvrir la pensée d’autrui.

〰️ L'oeuvre de David Nash évoque de façon subliminale la pratique du “Tsundoku", le terme japonais qui décrit l’art de constituer des piles de livres comme autant de promesses de lecture.

〰️ Le livre entamé dépeint par Richard Diebenkorn recèle bien des histoires. Pour citer Italo Calvino: “Lire c’est aller à la rencontre de quelque chose qui va exister...”


Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!


Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER




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NEWSLETTER • 25 JUIN 2022

ÉDITORIAL • 25 JUIN 2022

Le 19 juin, le deuxième tour des élections législatives françaises a coïncidé avec l’élection présidentielle colombienne. La quatrième puissance économique d’Amérique latine a, pour la toute première fois en 212 ans d’indépendance, évincé les conservateurs et les libéraux et a, par un vote historique, consacré la victoire du premier président de gauche de son histoire. Si le pays a bel et bien plébiscité le changement, la tâche qui attend le nouveau président est colossale. Qui dit changement dit incertitude mais, comme le laisse envisager l’installation de Gabriel Sierra, le changement peut aussi mener vers de nouveaux horizons et accroître le champ des possibles.

Il y a plus de 61 ans, Patrice Emery Lumumba, héros de l’indépendance et éphémère premier ministre du Congo ex-belge est arrêté, torturé et assassiné dans des circonstances à ce jour encore troubles. Dissous dans de l’acide, ni son corps ni ceux de ses deux frères d’armes ne seront jamais retrouvés. Il faudra attendre plusieurs décennies pour apprendre qu’un policier belge ayant participé à la disparition des corps avait conservé des restes humains en Belgique. En début de semaine, une dent de Patrice Lumumba ayant valeur de “relique” a symboliquement été restituée à la famille d’abord et aux autorités congolaises ensuite. Le portrait de William Kentridge souligne de façon subliminale que si l’homme passe, sa renommée survit. Lumumba reste un martyr de l’ère des décolonisations et une figure incontournable, tant sur le continent africain qu’ailleurs, de la résistance à l’impérialisme.

Déjà aux prises avec une crise humanitaire et financière, l’Afghanistan vient d’être frappé par une nouvelle tragédie. Un violent tremblement de terre a secoué, dans la nuit de mardi à mercredi, deux provinces rurales et montagneuses situées à la frontière pakistanaise. L’ampleur de la catastrophe est énorme. Les autorités font état de plus d’un millier de morts et nombre de personnes restent encore piégées sous les décombres de leurs maisons effondrées. Le sentiment de désolation qui se dégage du tableau d’Ibrahim Ismail traduit à lui seul la force destructrice et imprévisible de la nature.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 20 MARS 2021

EDITORIAL • 20 MARS 2021

Le 11 Mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait l’épidémie de Covid-19 pandémie et exhortait « chaque pays, sans exceptions, à prendre les mesures les plus audacieuses pour stopper ou ralentir la menace du virus ». Le 17 Mars 2020, les frontières européennes se fermaient, les liaisons aériennes se coupaient et les populations devaient se confiner chez elles. Du jour au lendemain, nous avons perdu tous nos repères. La crise a été soudaine et l’angoisse, pour ne pas dire la peur, s'est lentement mais sûrement immiscée dans nos vies.

Un an déjà que pèse sur notre quotidien un ennemi invisible... Un an que l’on tente d’enrayer la propagation du virus... Un an que chaque relâchement ressemble à un faux départ... Un an qu'on nous fait miroiter l'espoir d'un retour à la vie "normale"...

Bien que l’eau symbolise la vie, un sentiment d’incertitude se dégage du dessin de William Kentridge. L’eau s’est invitée autour du personnage: non seulement elle lui arrive déjà au-dessus des genoux mais elle semble se déverser en flot continu de ses poches... On se plait à espérer qu’elle s’évacue au fur et à mesure mais on ne peut s’empêcher de redouter qu’elle ne s’arrêtera jamais de couler.

Les indicateurs de l’épidémie se détériorent une fois de plus en Europe et un tour de vis sanitaire est à craindre... À l’instar de la devanture du magasin imaginée par Christo, les commerces dans certains pays limitrophes sont à nouveau forcés de fermer boutique.

Les clefs de l’installation de Chiharu Shiota pendent tels des talismans et rappellent que, si la vaccination reste à ce jour “la” clef de la sortie de crise, elle n'est pas la panacée: solidarité et adhésion aux mesures, aussi restrictives soient-elles, doivent continuer à figurer en bonne place dans notre trousseau…

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER