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ÉDITORIAL • 25 JUIN 2022

Le 19 juin, le deuxième tour des élections législatives françaises a coïncidé avec l’élection présidentielle colombienne. La quatrième puissance économique d’Amérique latine a, pour la toute première fois en 212 ans d’indépendance, évincé les conservateurs et les libéraux et a, par un vote historique, consacré la victoire du premier président de gauche de son histoire. Si le pays a bel et bien plébiscité le changement, la tâche qui attend le nouveau président est colossale. Qui dit changement dit incertitude mais, comme le laisse envisager l’installation de Gabriel Sierra, le changement peut aussi mener vers de nouveaux horizons et accroître le champ des possibles.

Il y a plus de 61 ans, Patrice Emery Lumumba, héros de l’indépendance et éphémère premier ministre du Congo ex-belge est arrêté, torturé et assassiné dans des circonstances à ce jour encore troubles. Dissous dans de l’acide, ni son corps ni ceux de ses deux frères d’armes ne seront jamais retrouvés. Il faudra attendre plusieurs décennies pour apprendre qu’un policier belge ayant participé à la disparition des corps avait conservé des restes humains en Belgique. En début de semaine, une dent de Patrice Lumumba ayant valeur de “relique” a symboliquement été restituée à la famille d’abord et aux autorités congolaises ensuite. Le portrait de William Kentridge souligne de façon subliminale que si l’homme passe, sa renommée survit. Lumumba reste un martyr de l’ère des décolonisations et une figure incontournable, tant sur le continent africain qu’ailleurs, de la résistance à l’impérialisme.

Déjà aux prises avec une crise humanitaire et financière, l’Afghanistan vient d’être frappé par une nouvelle tragédie. Un violent tremblement de terre a secoué, dans la nuit de mardi à mercredi, deux provinces rurales et montagneuses situées à la frontière pakistanaise. L’ampleur de la catastrophe est énorme. Les autorités font état de plus d’un millier de morts et nombre de personnes restent encore piégées sous les décombres de leurs maisons effondrées. Le sentiment de désolation qui se dégage du tableau d’Ibrahim Ismail traduit à lui seul la force destructrice et imprévisible de la nature.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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