NEWSLETTER • 26 OCTOBER 2024

ÉDITORIAL • 26 OCTOBER 2024

Un savant maillage de rues, d’avenues, de boulevards, de carrefours et de ronds-points régit la circulation en ville. Chaque jour, des centaines de milliers de personnes se déplacent et se croisent. Bien qu’encadrée par le code de la route, la cohabitation entre les différents usagers ne se fait pas toujours sans encombre. Si la voiture occupe encore et toujours une place de choix, la petite reine est au fil des années devenue un moyen de transport de plus en plus plébiscité. Plus écologiques et moins polluants, les deux roues ont aujourd’hui le vent en poupe. Mais, si d’aucuns se sentent pousser des ailes à bicyclette, circuler derrière un guidon s’apparente trop souvent à un véritable parcours d’obstacles. À la densité de trafic élevée, aux ouvertures inattendues de portières de voitures, aux rails de tramway, aux nids de poule et aux piétons qui s’engagent de façon inopinée sur la voie publique s’ajoute en effet la banalisation de “la violence motorisée”. Une tension croissante qui a entraîné la mort à Paris, la semaine dernière, d’un cycliste volontairement écrasé par un automobiliste à la suite d’une altercation… La composition de Susan Weil traduit l’hypervigilence requise pour se déplacer et circuler à vélo dans la jungle urbaine.

Il y a une petite quinzaine d’années, une étude réalisée à travers le monde s’était penchée sur comment les moins de 30 ans envisageaient l’avenir de l’automobile. Les conclusions laissaient supposer que ce moyen de locomotion serait aujourd’hui en perte de vitesse. Il n’en est rien, tant s’en faut, comme en attestent les conclusions du millésime 2024 de ladite étude. En effet, si les jeunes de la génération Z sont bel et bien de plus en plus enclins à adopter le vélo, les transports en communs ou le co-voiturage pour se déplacer, ils restent attachés à l’automobile, symbole de liberté par excellence, et n’envisagent pas de vivre sans. À l’instar de la voiture emballée par Christo et Jeanne-Claude, quelle que soit sa marque, l’automobile reste encore et toujours une merveilleuse machine à remonter le temps et à créer des souvenirs.
Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

💡 • REGARDS CROISÉS • INTERSECTING GAZES

REGARDS CROISÉS • 27 JUILLET 2024

Pendant la pause estivale, en lieu et place de la newsletter hebdomadaire, je vous propose, chaque samedi, une selection d’oeuvres autour d’un thème résumé sous forme d'émoji. L’occasion de recharger mes batteries tout en vous invitant à découvrir ou redécouvrir oeuvres et artistes! 

Qui dit Paris dit Ville Lumière et qui dit Ville Lumière dit "Paname, Paname, Paname, Paname" pour paraphraser la chanson que Léo Ferré dédia à la ville qu’il a tant aimée...

Petite visite guidée de la capitale française, ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques de 2024!


〰️  Comme le suggère la photographie de Luigi Ghirri, qu'elle soit grandeur nature ou en format miniature, la Dame de Fer est une source inépuisable d'émerveillement. 

〰️  La rhapsodie en bleu de Yagiz Özgen rend hommage à la Seine, théâtre de la cérémonie d'ouverture.

〰️  L’empaquetage posthume signé Christo & Jeanne-Claude n'est plus d’actualité. Aujourd’hui, ce sont les trois “Agitos” (les trois virgules de couleur rouge, bleu et verte), logo des Jeux paralympiques, qui habillent l’emblématique Arc de Triomphe.

〰️ Enfin, entre le Petit Palais et les Champs-Elysées, l'installation en bronze d’Alison Saar, réalisée spécialement pour les JO, fait rayonner les valeurs olympiques et invite les promeneurs à partager un moment de quiétude avant d'aller applaudir les prouesses sportives.


Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!


Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER




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NEWSLETTER • 18 SEPTEMBRE 2021

EDITORIAL • 18 SEPTEMBRE 2021

Parfois, et pour citer Montaigne, “une forte imagination produit l’événement…” Le dernier opus de Christo et Jeanne-Claude sera dévoilé de façon posthume à Paris aujourd’hui. Bien que l’idée d’emballer l'Arc de Triomphe ait germé dans l'esprit des artistes sus-mentionnés en 1962, il aura fallu attendre 59 ans pour voir le projet se concrétiser… Au bout d’une semaine d’intense activité, l’emblématique monument parisien a été transformé, dans le respect des instructions des artistes, en un gigantesque paquet-cadeau. À l’instar de l’emballage du Pont Neuf il y a 36 ans déjà, l’installation, que le tandem qualifiait volontiers d’utopique, offre au public un nouveau regard sur l'un des monuments les plus iconiques de la "ville lumière”.

Le cheval de bataille de Fred Sandback est bicéphale: bousculer notre vision du monde et transformer notre perception de l'espace et de l'architecture. À mi-chemin entre sculpture et dessin, ses installations minimalistes frôlent l'immatériel et nous invitent à nous interroger sur ce que l'on voit, ce que l'on pense voir et ce que l'on ne voit pas.

Par temps de pandémie, l’humour s’est révélé salutaire pour tenter de faire la part des choses. L'humour nous a permis de parler de la vérité sans la nommer et, par le décalage et l'absurde, de prendre conscience de nos dysfonctionnements et de ceux de la société. Ce que nous avons vécu et ce que nous vivons encore reste invraisemblable et pourtant l’invraisemblable est aujourd’hui devenu vrai. Les artistes qui figurent dans l’exposition “Hahaha. L’humour de l’art” nous incitent, chacun à leur manière, à travers leurs oeuvres plus ou moins décalées voire déjantées, à faire fi de nos certitudes, prendre du recul et garder le sourire.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 20 MARS 2021

EDITORIAL • 20 MARS 2021

Le 11 Mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait l’épidémie de Covid-19 pandémie et exhortait « chaque pays, sans exceptions, à prendre les mesures les plus audacieuses pour stopper ou ralentir la menace du virus ». Le 17 Mars 2020, les frontières européennes se fermaient, les liaisons aériennes se coupaient et les populations devaient se confiner chez elles. Du jour au lendemain, nous avons perdu tous nos repères. La crise a été soudaine et l’angoisse, pour ne pas dire la peur, s'est lentement mais sûrement immiscée dans nos vies.

Un an déjà que pèse sur notre quotidien un ennemi invisible... Un an que l’on tente d’enrayer la propagation du virus... Un an que chaque relâchement ressemble à un faux départ... Un an qu'on nous fait miroiter l'espoir d'un retour à la vie "normale"...

Bien que l’eau symbolise la vie, un sentiment d’incertitude se dégage du dessin de William Kentridge. L’eau s’est invitée autour du personnage: non seulement elle lui arrive déjà au-dessus des genoux mais elle semble se déverser en flot continu de ses poches... On se plait à espérer qu’elle s’évacue au fur et à mesure mais on ne peut s’empêcher de redouter qu’elle ne s’arrêtera jamais de couler.

Les indicateurs de l’épidémie se détériorent une fois de plus en Europe et un tour de vis sanitaire est à craindre... À l’instar de la devanture du magasin imaginée par Christo, les commerces dans certains pays limitrophes sont à nouveau forcés de fermer boutique.

Les clefs de l’installation de Chiharu Shiota pendent tels des talismans et rappellent que, si la vaccination reste à ce jour “la” clef de la sortie de crise, elle n'est pas la panacée: solidarité et adhésion aux mesures, aussi restrictives soient-elles, doivent continuer à figurer en bonne place dans notre trousseau…

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER