En regardant ce dessin de Marcel Dzama, l’envie de paraphraser la citation du poète Arthur Rimbaud, « Je est un[e] autre » est tentante. La protagoniste semble se raconter des histoires sur ce qu’elle est ou sur ce qu’elle voudrait être et elle semble surtout accepter que les différentes facettes de sa personnalité ne se parlent pas toutes en même temps.
La légèreté n’est qu’apparente dans les dessins, collages, films, sculptures et dioramas de l’artiste canadien Marcel Dzama (1974-). Proche de l’illustration, son univers faussement naïf fait la part belle aux récits sombres voire macabres… Humour noir, violence et érotisme, ironie et cynisme, imprègnent ses compositions allégoriques aux couleurs éteintes. Dans les dessins à l’encre et à l’aquarelle qu’il privilégie dans sa pratique, des personnages déguisés, masqués ou armés, se bousculent sur la page blanche et cohabitent avec une faune sauvage et une flore anthropomorphe. Saynètes après saynètes, le monde fantasmagorique et surréaliste qu’il crée titille l’imagination… “J’essaie de ne pas me censurer,” explique l’artiste.
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