ÉDITORIAL • 19 NOVEMBRE 2022
À l’aune des actions menées depuis cet été par des militants écologistes, l'envie nous prend de paraphraser le slogan d’un célèbre magazine hebdomadaire français: “le poids du message, le choc des images”… Massivement relayées par les médias et sur les réseaux sociaux, leurs “performances”, qui consistent à projeter des substances liquides sur des toiles de maître exposées dans différents musées, suscitent la surprise, la sidération voire la réprobation et l’indignation. Bien que l’objectif de leurs protestations ne soit pas d’endommager les œuvres (qu’ils savent protégées de vitres) mais de dénoncer l'inertie des gouvernements en matière d'environnement et d’alerter l’opinion sur le réchauffement climatique, on est en droit de se demander si de tels actes de vandalisme sur le patrimoine artistique et muséal revêtent vraiment une dimension de revendication politique ou sociale. La “tache” noire qui semble “dévorer” le tableau de Pat Steir fait immanquablement penser aux images du tableau Mort et Vie de Gustav Klimt, l'une des dernières cibles en date à avoir été aspergée par des militants écologistes.
“Il n'y a pas d'avenir, il n'y a pas d'avenir…” La solastalgie ou “eco-anxieté” affecte un nombre croissant d’individus tant dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud et les jeunes sont, d’après les sondages, bien plus inquiets que leurs aînés. L’urgence climatique angoisse et l’inaction politique et économique désespère… Si le personnage recroquevillé de Daniel Arsham donne le sentiment d’être à la fois abattu, triste et anxieux, on se plaît à croire qu’un élément déclencheur lui permettra de se remettre en mouvement et de se réapproprier son destin.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber