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ÉDITORIAL • 4 FÉVRIER 2023

On pensait les carottes cuites mais, aussi incroyable et improbable que cela puisse paraître, la minuscule capsule radioactive tombée d’un camion dans l’outback australien il y a une semaine a refait surface. Les autorités ont déployé les grands moyens et passé au peigne fin plusieurs centaines de kilomètres avant de la retrouver au bord d’une route déserte près de la mine d'où elle avait été transportée. Comme quoi, tout arrive à qui y met du sien, surtout si l’obscur objet du désir, de la taille d’un petit pois extra fin, contient du Césium-137, une substance hautement radioactive qui permet de mesurer la densité du minerai de fer dans les mines. Quand on sait que l’objet minier aurait pu émettre des rayonnements radioactifs pendant les 300 prochaines années, on comprend mieux le ouf de soulagement poussé tant par les habitants que par les autorités. Assemblée à partir de résidus collectés, entre autres, sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, la sculpture de Trevor Paglen met en exergue la toxicité invisible des radiations.

Rares sont ceux et celles qui n’ont à ce jour entendu parler, à un moment ou à un autre, au détour d’une conversation sur le rangement, de la méthode KonMari. Selon ladite méthode, à l’instar de la citation qui veut que ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, un intérieur bien rangé aiderait à avoir les idées claires. Changement de cap toutefois récemment… La papesse de la méthode de rangement éponyme a fait les gros titres de la presse en reconnaissant que la magie du désencombrement a ses limites. Si l’œuvre de John Giorno donnerait à certains l’envie de retomber dans leurs anciens travers, elle rappelle aussi que le bonheur est un délicat équilibre entre ce que l’on est et ce que l’on a.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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