ÉDITORIAL • 12 NOVEMBRE 2022
Depuis la toute première édition de la “Conférence des parties” (COP) à Berlin en 1995, c’est chaque année que dirigeants et acteurs non gouvernementaux du monde entier se mettent en ordre de marche pour trouver des solutions concrètes pour maîtriser le changement climatique. Cette année, c’est à Sharm-El-Sheikh en Egypte, sur le continent africain, sur le continent le plus touché et le moins émetteur de gaz à effet de serre, que le grand raout international de la COP27 a pris ses quartiers. Pendant deux semaines, plus de 30 000 personnes, décideurs et autres, se retrouvent au chevet de la planète pour tenter de s’accorder sur la marche à suivre. La ritournelle est d’ores et déjà familière: non seulement la planète va mal mais, en sus, les pronostics sont alarmants. Si la masse glacière est l’un des marqueurs qui permet de prendre le pouls du dérèglement climatique, le constat est sans appel: les glaciers fondent à une vitesse grand V et risquent, “quel que soit le scénario climatique”, de disparaître d'ici 2050. Les coups de pinceau amples et fluides de Howard Hodgkin évoquent mouvement et liquéfaction et laissent planer le spectre de l’élévation du niveau de la mer.
Réfugiés? Exilés? Migrants? Mais qui sont donc ces hommes, ces femmes et ces enfants qui dérivent sur des embarcations de fortune au large des côtes européennes et se voient refuser l’entrée sur le continent? Ils n’ont souvent pas choisi de quitter leur pays mais y ont été contraints et forcés pour échapper à la famine, pour fuir les zones de guerre et de conflits, les persécutions, les changements climatiques…. Le radeau échoué en pleine mer d’Adel Abdessemed illustre la précarité du “voyage des damnés” qui frappent à nos portes.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber