ÉDITORIAL • 12 OCTOBER 2024
Quelle que soit la saison, recevoir, offrir ou s’offrir des fleurs est toujours source de plaisir. Soigneusement composé, un joli bouquet permet d’exprimer toute une palette d’émotions. De la gratitude à l’amour en passant par l’amitié, la joie mais aussi le deuil, la sympathie ou le pardon… Que l’occasion soit festive ou triste, les fleuristes mettent un point d’honneur à traduire les sentiments en compositions florales. Si d’aucuns plébiscitent aujourd’hui le local et les circuits dits courts, traditionnellement, les fleurs qui leur sont proposées par les grossistes proviennent des quatre coins du monde. Grandes voyageuses, les fleurs parcourent souvent des milliers de kilomètres avant d’être livrées en magasin. Afin de garantir leur fraîcheur, l’utilisation de pesticides reste très répandue. Si les pesticides dans les denrées alimentaires font l’objet de contrôles, il n’en est rien pour les fleurs. En les manipulant à longueur de journée, souvent à mains nues, les fleuristes sont exposés à leur insu à des résidus toxiques… Avec leurs pétales délicats et leur léger parfum, les fleurs sont aussi belles qu’éphémères mais, comme le suggère le tableau d’Hilary Pecis, derrière le mirroir, le métier de fleuriste n’est pas sans danger pour la santé.
La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille et il s’en est fallu de peu pour que celle d’une oeuvre d’art tourne court le 1er octobre dernier. Intitulée Tous les bons moments passés ensemble, l’œuvre en forme de canettes de bière vides minutieusement peintes à la main par Alexandre Lavet a bel et bien failli finir à la benne. Exposée dans une cage d’ascenseur en verre dans un musée en Hollande, l’oeuvre en trompe-l’oeil était tellement réaliste qu’un technicien l’a prise pour un simple déchet et l’a malencontreusement jetée à la poubelle. Ce fait-divers illustre si besoin est que les œuvres d’art des uns sont les déchets des autres.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber