NEWSLETTER • 11 JUIN 2022

ÉDITORIAL • 11 JUIN 2022

Le constat est sans appel: les couleurs des récifs coralliens perdent de leur superbe au fil des années. Menacés tant par la pollution que par la surpêche et le réchauffement climatique, leur blanchissement et, plus précisément le blanchissement du plus grand d’entre eux, inquiète la communauté scientifique. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande Barrière de corail s'étend sur plus de 2000 kilomètres le long de la côte nord-est de l'Australie et est, en termes de biodiversité, l’un des écosystèmes les plus riches de la planète. L’ampleur de la décoloration est inédite. Pour assurer leur propre survie, les coraux sont en effet contraints d’expulser les microorganismes qui les nourrissent et les pigmentent. Les coraux blanchis sont à ce jour encore vivants mais le stress thermique intense auquel ils sont soumis les met en peril. D’un blanc fantomatique, le corail de Valéria Nascimento rappelle implicitement que, si les périodes de stress persistent et s'intensifient, les récifs sont condamnés, à plus ou moins longue échéance, à une mort certaine.

Depuis le début de la conquête spatiale et le lancement du premier satellite Spoutnik 1 par l’URSS en 1957, plusieurs milliers de tonnes d’objets ont été mis en orbite autour de la Terre. La prolifération de débris générés par ces engins est exponentielle et l’espace s’apparente lentement mais sûrement à une vaste déchetterie. Fragments de fusées, satellites inertes ou en fin de vie, outils et équipements abandonnés ou égarés par des astronautes dans le cadre de missions, débris volants qui entrent en collision et se brisent en nanoparticules… Ce sont des milliers de déchets d’origine humaine qui gravitent dans le ciel et leur quantité ne fait qu’augmenter, tant et si bien que la pollution spatiale, pourrait devenir, après la pollution terrestre, l’un des grands enjeux des années à venir. N’ayant jamais pu être déployé et n’ayant pas à ce jour encore été localisé, “le premier satellite à exister seulement en tant que geste artistique” de Trevor Paglen a, selon toute vraisemblance, rejoint les autres debris spatiaux qui flottent au-dessus de nos têtes.

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Zoé Schreiber

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