Leon Golub
« Le cauchemar de l’histoire n’a pas de début ni de fin... » — Leon Golub
Violence et abus de pouvoir, injustice et corruption, persécution et oppression traversent l’univers pictural de Leon Golub (1922-2004). Artiste engagé, le peintre américain dénonce, dans ses oeuvres monumentales, la brutalité de la guerre et la « banalité du mal ». Marqué au fer rouge par son déploiement au sein de l’armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, révolté par les atrocités de la guerre du Vietnam et critique acerbe de l’impérialisme, il dépeint, dans un style brut et cru, des scènes d’aggressions, d’interrogatoires, de torture ou d’émeutes. Anti-militariste, il s’inspire de l’actualité et s’appuie sur des photographies et des coupures de presse. Le fond rouge de certains de ses tableaux accentue la folie sanguinaire des oppresseurs à l’encontre de leurs victimes. À la fois suggestives et expressives, interpellantes et menaçantes, ses peintures viscérales à la facture écorchée et délavée soulignent le caractère absurde, grotesque et brutal de la condition humaine. Comme il l’explique: « En faisant apparaître la trame de la toile, les toiles raclées et triturées (...) visent à révéler la “peau” des personnages afin de souligner l’étendue des tensions et des pulsions. »
Copyright © 2021, Zoé Schreiber
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Blinky Palermo
La confrontation de deux forces antagonistes: le rouge et le vert, tel un feu de signalisation ”stop” and “go”...
Rigueur et simplicité caractérisent la démarche du peintre allemand Peter Heisterkamp dit Blinky Palermo (1943-1977). Artiste majeur de l’après-guerre et disciple de Joseph Beuys à l’Academie de Düsseldorf dans les années 60, il oriente ses recherches formelles autour de la prestance et de l’impact visuel de la couleur. Il réduit la peinture à ses plus essentielles composantes et sa pratique à l’esthétique dépouillée s’inscrit dans le sillage de Kasimir Malevich, Barnett Newman et Ellsworth Kelly. Ses arrangements chromatiques de formes géométriques se déclinent sur moult supports (toiles, papiers, objets, tissus, panneaux en bois ou feuilles de métal...). Ses touches de couleur rythmiques et dynamiques lui permettent de structurer la perception de l’espace d’exposition. Selon ses propres mots: “l’art [est une] interprétation, un regard nouveau et un élargissement de la conscience.”
Copyright © 2021, Zoé Schreiber