« Le cauchemar de l’histoire n’a pas de début ni de fin... » — Leon Golub
Violence et abus de pouvoir, injustice et corruption, persécution et oppression traversent l’univers pictural de Leon Golub (1922-2004). Artiste engagé, le peintre américain dénonce, dans ses oeuvres monumentales, la brutalité de la guerre et la « banalité du mal ». Marqué au fer rouge par son déploiement au sein de l’armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, révolté par les atrocités de la guerre du Vietnam et critique acerbe de l’impérialisme, il dépeint, dans un style brut et cru, des scènes d’aggressions, d’interrogatoires, de torture ou d’émeutes. Anti-militariste, il s’inspire de l’actualité et s’appuie sur des photographies et des coupures de presse. Le fond rouge de certains de ses tableaux accentue la folie sanguinaire des oppresseurs à l’encontre de leurs victimes. À la fois suggestives et expressives, interpellantes et menaçantes, ses peintures viscérales à la facture écorchée et délavée soulignent le caractère absurde, grotesque et brutal de la condition humaine. Comme il l’explique: « En faisant apparaître la trame de la toile, les toiles raclées et triturées (...) visent à révéler la “peau” des personnages afin de souligner l’étendue des tensions et des pulsions. »
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