Une poule rondelette au plumage jaune poussin. Elle danse, ailes déployées, toute à son bonheur. Libre comme l’air, libre comme un oiseau.
Artiste autodidacte prolifique, Bill Traylor (1853-1949) naît esclave sur une plantation de coton du Sud des États-Unis. Ne sachant ni lire ni écrire, il raconte son histoire et donne sa vision du monde en dessinant au crayon sur des bouts de carton. Ses compositions, peuplées d’animaux familiers et de personnages, s’inspirent de scènes de la vie quotidienne et ne sont pas sans rappeler les peintures rupestres. Il y évoque tant les souvenirs du monde rural de sa vie d’esclave que ceux d’homme libre à la ville pendant les années de ségrégation raciale. Longtemps ignoré, son travail resurgit dans les années 80 et le musée Smithsonian lui consacre une rétrospective en 2018. A cheval sur deux siècles, son œuvre contribue à une meilleure compréhension de la longue marche des afro-américains pour l’égalité et la liberté. A l’heure où la page du racisme n’est pas encore tournée, son œuvre est plus que jamais parlante.
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