Placardé sur un toit, le portrait géant d’un couple d’un âge certain. Si l'essence de la photographie est de rendre les visages immortels, le pari est réussi. Nos anciens, plus à risque, ont payé un lourd tribut à la pandémie de Covid-19... Ce constat a rendu plus visible la vieillesse et la place que nous accordons à nos aînés dans nos sociétés.
JR (1983-) est un artiste français qui, depuis près de vingt ans, allie collage et photographie. La rue et l’espace public sont ses terrains de jeu et il s’approprie les murs des villes du monde entier pour y afficher ses portraits d’anonymes. Des jeunes de banlieues parisiennes aux favelas brésiliennes, du “mur de la honte” qui sépare israéliens et palestiniens aux portraits des seniors qui ont vécu les mutations de leur ville, ses photographies sont des actes dont il ne renie pas la dimension politique. “Ce que j’ai de plus cher dans mon travail dans la rue c’est de faire se rencontrer les gens” et “de combler les distances physiques, culturelles, spirituelles entre personnes de toutes origines”.
Copyright © 2020, Zoé Schreiber