ÉDITORIAL • 15 OCTOBRE 2022
Pas un jour sans que l’on ne parle de changement climatique, de protection de l’environnement et d’adoption de modes de consommation plus responsables. La demande croissante en fibres végétales s’inscrit parfaitement dans l'air du temps et a permis de promouvoir la fibre de jute comme un textile d’avenir dont la production est, contrairement à celle du coton, peu demandeuse en eau, en engrais et en pesticides. Hier délaissée au profit de matières synthétiques moins onéreuses à produire, la fibre de jute est désormais plébiscitée pour ses qualités biodégradables. Avec l’interdiction du plastique à usage unique, les sacs de jute réutilisables se multiplient dans les grandes surfaces. La fibre se réinvente et prolifère tant dans les magasins de mode que de décoration. En Inde, premier producteur mondial, c’est tout un secteur d’activité qui renaît. Comme quoi, éco-responsabilité peut parfois rimer avec relance économique. L’installation d’Ibrahim Mahama nous rappelle que, si de nouvelles utilisations voient le jour, le jute, était à l’origine principalement utilisé pour l’emballage et le transport de matières premières et de denrées. Les sacs de jute matérialisent de ce fait une histoire du commerce mondial et sont "des peaux avec des scarifications qui trahissent leur héritage sociopolitique et économique."
L’été indien s’éloigne à grands pas et les feuilles mortes qui jonchent nos rues et nos trottoirs sont annonciatrices des premiers frimas de l’automne. Les matinées et les soirées sont plus fraîches et l’envie nous prend d'allumer nos radiateurs dans notre home sweet home… Cette année pourtant, dans un contexte de hausse sans précédent des prix de l’énergie, il va falloir veiller à ne pas trop faire chauffer nos factures. Bien que la résistance du radiateur électrique “grille-pain” dépeint par Luc Tuymans irradie une chaleur bienveillante, ledit radiateur est énergivore et date d’une époque où les préoccupations énergétiques et écologiques n’étaient pas au cœur de l’attention.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber