NEWSLETTER • 2 AVRIL 2022

ÉDITORIAL • 2 AVRIL 2022

La communauté internationale a fait du droit à l’éducation pour tous une condition sine qua non des négociations sur l’aide et la reconnaissance de l’émirat islamique d’Afghanistan. L’Afghanistan est l’un des pays les moins avancés au monde en matière d’éducation des jeunes filles. Interdites de scolarité depuis le retour au pouvoir des talibans il y a sept mois, les filles de plus de 12 ans auraient dû reprendre le chemin des collèges et des lycées le 23 mars dernier. La volte-face des dirigeants les a cependant contraintes à rentrer chez elles quelques heures à peine après la réouverture des établissements scolaires. La chaine de montagnes afghanes dessinée à la craie sur un tableau noir par Tacita Dean semble symboliser les obstacles qui continuent à entraver l’accès à l’éducation des adolescentes dans certaines régions du monde.

En raison de sa complexité, le bridge était l'un des derniers jeux où l'homme surpassait encore la machine. En effet, au bridge les partenaires doivent non seulement communiquer entre eux et réagir au comportement de leurs adversaires mais aussi expliquer le pourquoi de leurs actions… Des situations somme toute similaires aux problèmes de décision rencontrés dans la “vraie vie”. Un logiciel d’intelligence artificielle (IA) a pourtant réussi à rivaliser avec la logique et le fonctionnement de l’intelligence humaine la semaine dernière. Mise au point par une start-up française, l’intelligence artificielle Nook est parvenue à battre huit des meilleurs joueurs de bridge mondiaux. Une première historique qui, à l’instar des mains du joueur photographiées par Harold Eugene Edgerton, rebat les cartes de l’IA et ouvre de nouvelles perspectives au-delà de la sphère ludique.

La 59ème édition de la Biennale d’art de Venise aura lieu du 23 avril au 27 novembre 2022. Cette année, le pavillon nordique sera exceptionnellement transformé en pavillon Sami. Dispersés sur quatre pays du Grand Nord (Norvège, Suède, Finlande, Russie), les Samis sont le dernier peuple autochtone d’Europe et ils se battent pour faire valoir leurs droits et pour préserver et développer leur culture. L’installation en crânes de rennes de Máret Ánne Sara dénonce implicitement l'oppression des Samis par le pouvoir central scandinave.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 2 OCTOBRE 2021

EDITORIAL • 2 OCTOBRE 2021

Les bibliothèques meublent et rassurent. Les livres sont, pour d’aucuns d’entre nous, un moyen d’évasion et la littérature, une fenêtre sur le monde. En regardant le tableau de Lucy Williams, on ne peut s’empêcher de penser à la pratique du “Tsundoku", le terme japonais qui décrit la douce maladie de l’accumulation de livres ou l’art de constituer des piles d’ouvrages comme autant de promesses de lecture...

Si, dans un contexte de contrôle des foules, les armes non létales prolifèrent dans les corps de police du monde entier, elles sont pratiquement en vente libre à tout venant, à chaque coin de rue en Colombie. La seule différence entre lesdites armes et les armes à feu classiques est le projectile qui, au lieu d’être en plomb ou en acier, est en gomme ou en caoutchouc. La photographie d’Harold Eugene Edgerton a le mérite de rappeler de façon subliminale que, bien qu’elles aient été développées pour réduire les risques de décès, les armes dites non létales blessent et mutilent elles aussi.

Intitulée Remember me (Souviens-toi de moi), l’exposition du Rijksmuseum d’Amsterdam met en scène les portraits de grands maîtres de la Renaissance. Parmi la centaine d’œuvres offertes à notre regard, les deux premiers portraits d’hommes d’origine africaine dans l’histoire de l’art européen attirent l’attention. Exposés ensemble pour la première fois en cinq siècles d’histoire, le croquis d’Albrecht Dürer (1508) et le portrait de Jan Jansz Mostaert (1525), confirment la présence d’africains en Europe bien avant l’esclavage et la colonisation. En réinterprétant la célèbre toile de Vermeer et en remplaçant l’iconique jeune fille à la perle par une jeune fille noire à la boucle d’oreille en bambou, Awol Erizku interroge notre capacité à accepter un autre modèle de beauté.

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Zoé Schreiber

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