EDITORIAL • 2 OCTOBRE 2021
Les bibliothèques meublent et rassurent. Les livres sont, pour d’aucuns d’entre nous, un moyen d’évasion et la littérature, une fenêtre sur le monde. En regardant le tableau de Lucy Williams, on ne peut s’empêcher de penser à la pratique du “Tsundoku", le terme japonais qui décrit la douce maladie de l’accumulation de livres ou l’art de constituer des piles d’ouvrages comme autant de promesses de lecture...
Si, dans un contexte de contrôle des foules, les armes non létales prolifèrent dans les corps de police du monde entier, elles sont pratiquement en vente libre à tout venant, à chaque coin de rue en Colombie. La seule différence entre lesdites armes et les armes à feu classiques est le projectile qui, au lieu d’être en plomb ou en acier, est en gomme ou en caoutchouc. La photographie d’Harold Eugene Edgerton a le mérite de rappeler de façon subliminale que, bien qu’elles aient été développées pour réduire les risques de décès, les armes dites non létales blessent et mutilent elles aussi.
Intitulée Remember me (Souviens-toi de moi), l’exposition du Rijksmuseum d’Amsterdam met en scène les portraits de grands maîtres de la Renaissance. Parmi la centaine d’œuvres offertes à notre regard, les deux premiers portraits d’hommes d’origine africaine dans l’histoire de l’art européen attirent l’attention. Exposés ensemble pour la première fois en cinq siècles d’histoire, le croquis d’Albrecht Dürer (1508) et le portrait de Jan Jansz Mostaert (1525), confirment la présence d’africains en Europe bien avant l’esclavage et la colonisation. En réinterprétant la célèbre toile de Vermeer et en remplaçant l’iconique jeune fille à la perle par une jeune fille noire à la boucle d’oreille en bambou, Awol Erizku interroge notre capacité à accepter un autre modèle de beauté.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber