ÉDITORIAL • 30 AVRIL 2022
Cette année, Cecilia Alemani, la commissaire italienne de la 59ème édition de la Biennale de Venise, a fait le pari de mettre les femmes à l’honneur. C’est la première fois en 127 ans d’histoire que, sur les 213 artistes conviés à la plus prestigieuse vitrine d’art contemporain, on ne compte que 21 hommes. Sur les 7 lauréats du palmarès, 6 sont des femmes et deux Lions d’or ont récompensé des femmes noires. La sculptrice américaine Simone Leigh a remporté celui de la meilleure participante à l’exposition principale. Le buste de femme tout de bleu émaillé contribue, à l’instar de ses sculptures vénitiennes, à renverser le regard dominant et à célébrer la place des femmes noires.
Afin de garantir la vie pour ne pas dire la survie de l’espèce humaine sur terre, la communauté scientifique estime que 9 grands équilibres (changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbations du cycle de l’azote et du phosphore, déforestation, pollution chimique, cycle de l’eau douce, acidification des océans, dégradation de la couche d’ozone, augmentation des aérosols atmosphériques) doivent être respectés. Les chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme dans une étude publiée en janvier dernier dans la mesure où, à ce jour, sur les 9 seuils planétaires à ne pas franchir, les 5 premiers ont d’ores et déjà été dépassés. L’Union européenne a annoncé vouloir, pour protéger tant les populations que l’environnement, interdire d’ici 2030 les polluants toxiques (plastiques, microparticules, retardateurs de flamme, produits chimiques…) Il va sans dire que la Commission s’attaque ici à un enjeu majeur. Assemblée à partir de débris en plastique rejetés par notre société, la palette de Tony Cragg met non seulement en exergue leur omniprésence dans notre quotidien mais aussi leur potentiel artistique.
Si le réchauffement climatique est planétaire, il est des contrées particulièrement vulnérables. Un épisode de chaleur caniculaire frappe actuellement l’Inde et le Pakistan. Les températures flirtent avec les extrêmes et ce sont les plus démunis, ceux qui ne peuvent envisager se rafraîchir grâce aux ventilateurs qu'immortalise la photographie de Graciela Iturbide, qui trinquent.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber