NEWSLETTER • 21 MAI 2022

ÉDITORIAL • 21 MAI 2022

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et seuls les plus matinaux d’entre nous ont pu voir, en début de semaine, la pleine lune toute de rouge vêtue. Pour pouvoir admirer ce spectacle, Soleil, Terre et Lune doivent être alignés en rang d’oignon et la planète bleue doit se situer exactement entre l’astre roi et l’astre nocturne et priver de ce fait son satellite de la lumière émise par l’étoile. Les éclipses lunaires totales sont des phénomènes astronomiques rares. L’éclipse que nous propose Thomas Ruff laisse deviner la magie de cet alignement spectaculaire.

“Un crime raciste motivé par la haine” a endeuillé un quartier afro-américain de la ville de Buffalo à l’extrême nord de l’état de New-York samedi dernier. Muni d’un fusil d’assaut, un adolescent de 18 ans a fait 13 victimes dont 10 ont perdu la vie. Si le passage à l’acte du jeune suprémaciste blanc a marqué les esprits, ce n’est pas le seul passage à l’acte à déplorer… En un seul week-end, de Buffalo à Houston au Texas, ce ne sont pas moins de 8 tueries qui ont défrayé la chronique outre-Atlantique. Un week-end somme toute presque comme un autre en Amérique où, depuis le début de l’année, on dénombre déjà plus de 200 fusillades dans des lieux publics. Tel un mémorial aux victimes de cette violence armée, l’installation de Felix Gonzalez-Torres rend hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie et rappelle de façon subliminale que ne meurent que ceux que l’on oublie.

L’Inde, le deuxième producteur mondial de blé, a annoncé, au grand dam des autres nations, mettre un embargo sur ses exportations afin de pouvoir répondre aux besoins de sa population. Après la suspension des livraisons de blé en provenance d’Ukraine et de Russie, c’est un nouveau coup de tonnerre qui secoue le marché des céréales et fait craindre non seulement une flambée des prix mais aussi une pénurie mondiale. Le champ de blé semé dans le quartier financier de Manhattan en 1982 par Agnes Denes est plus que jamais d’actualité et nous amène à réfléchir à la gestion des ressources alimentaires, à la famine qui menace les pays les plus dépendants et au poids économique du commerce de l’or jaune.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 7 NOVEMBRE 2020

EDITORIAL • 7 NOVEMBRE 2020

Les élections américaines du 3 novembre dernier font les choux gras de la presse écrite, des chaînes de télévision et de radio et des réseaux sociaux... Pour la première fois depuis 2000, les américains ne connaissent toujours pas le nom de leur prochain président. Pandémie de Covid-19 oblige, nombre d’électeurs (en majorité démocrates) ont opté pour le vote par correspondance. La participation enregistrée a été record et le dépouillement des bulletins de vote se poursuit à l’heure actuelle. Si Donald Trump s’est d’ores et déjà proclamé vainqueur de la présidentielle, les jeux sont loin d’être faits: les deux candidats en lice, sont au coude-à-coude dans des Etats-clés et l’issue du scrutin nous tient tous en haleine.

Le climat de polarisation politique est extrême et la tension monte mais, comme nous le rappelle de façon subliminale le panneau d’affichage de Felix Gonzalez-Torres, la patience est la mère de toutes les vertus.

La “vague bleue” démocrate n’a pas eu lieu. Réinterprété par Ed Ruscha, le drapeau américain en lambeaux témoigne, si besoin est, des divisions du pays. Cette élection, aux allures de référendum pour ou contre le président sortant, montre que le mot “Assez!” qui figure sur l’œuvre reste à ce jour un vœu pieux.

Quelle que soit l’issue du scrutin, le vainqueur des uns est et sera, comme l’illustre Barbara Kruger, le perdant des autres.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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