ÉDITORIAL • 11 MARS 2023
Célébrée tous les 8 mars, la journée internationale des droits des femmes commémore les manifestations qui ont permis aux suffragettes et aux ouvrières de réclamer, à l’aube du XXème siècle, le droit de vote et de meilleures conditions de travail. Depuis 1977, l’Organisation des Nations-Unies a officiellement adopté cette journée pour célébrer non seulement les acquis et les victoires mais aussi pour continuer à faire progresser l’égalité entre les sexes. Le thème choisi cette année vise à favoriser et à renforcer l’insertion des femmes dans les domaines de l’ingénierie et des technologies. En effet, si l’histoire de l’informatique a été marquée à ses débuts par des pionnières comme Ada Lovelace, à qui l’on doit le tout premier programme informatique, ou Grace Hopper, qui inventa le mot “bug”, le secteur est aujourd’hui dominé par la gent masculine. Inspirée par la culture digitale, on se plaît à rêver que l’œuvre de Cory Arcangel invite les femmes à faire fi des stéréotypes de genre, à plébisciter elles aussi les filières scientifiques, et à oser, même si le chemin vers l’égalité reste long, “emprunter la route la moins fréquentée”.
Si les acquis en matière de droits des femmes et les motifs de mobilisation varient d’un pays et d’une région du monde à l’autre, les violences subies par ces dernières restent la manifestation la plus flagrante des inégalités homme-femme et constituent l’une des violations des droits humains les plus fréquentes. Les violences sexistes et sexuelles perdurent comme le révèle jour après jour le décompte des féminicides recensés tant en Europe qu’ailleurs. L’installation d’Elina Chauvet rappelle que le féminicide n’est pas un simple fait divers mais bien un fait de société, une épidémie silencieuse qui touche les femmes du monde entier… S’il est vrai qu’on ne naît pas femme, il arrive malheureusement trop souvent encore qu’on en meurt.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber