ÉDITORIAL • 9 MARS 2024
Après des décennies de lutte pour dépénaliser puis faciliter l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la France est devenue, lundi dernier, à quatre jours de la journée internationale des droits des femmes, le premier pays au monde à inscrire explicitement l’IVG dans sa Constitution. Cette décision historique vise à établir un garde-fou face aux attaques contre l'accès à l'avortement et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive. S’il est vrai que de nos jours rares sont ceux qui remettent ces droits en cause dans l’hexagone, nul ne sait de quoi demain sera fait. L’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022 aux États-Unis a effet mis en évidence le fait qu’un simple changement de majorité parlementaire pouvait faire basculer sans coup férir une décision prise à l’unanimité et conduire à la disparition de la loi Veil qui, depuis 1975, permet aux femmes d'avorter jusqu'à la fin de la quatorzième semaine ou pour des raisons médicales tout au long de leur grossesse. L'oeuvre de Paula Rego met en évidence l’angoisse, la douleur et le danger qu’encourent aujourd'hui encore dans de nombreux pays les femmes qui sont contraintes d’affronter cette épreuve dans la clandestinité.
À l’échelle planétaire, le réchauffement climatique entraîne inondations, sécheresse et stress thermique. Dans les pays dits émergents, la raréfaction de l’eau renforce la vulnérabilité des femmes dans la mesure où, comme l’illustre la photographie d’Aïda Muluneh, dans les régions rurales, l’une des nombreuses taches domestiques auxquelles elles sont amenées à s’atteler pour subvenir aux besoins de leurs familles est d’aller chercher de l’eau.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber