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ÉDITORIAL • 14 Septembre 2024

Il y a trois ans, les talibans s’emparaient du pouvoir en Afghanistan. En dépit des promesses faites lors du retrait des troupes américaines, ils ont depuis systématiquement mis au ban de la société les femmes et les filles afghanes. Décret après décret, le gouvernement de Kaboul s’est évertué à entériner la disparition progressive de la gent féminine de l’espace public. Il y a quelques semaines, les autorités ont promulgué une nouvelle loi liberticide. Si, et pour ne citer que quelques unes des restrictions, l’accès à l’enseignement au-delà du primaire était interdit aux filles, si les femmes étaient contraintes et forcées à sortir couvertes de la tête aux pieds, obligées d’être accompagnées d’un chaperon, si elles ne pouvaient plus conduire ni voyager seules, ne pouvaient plus se rendre dans les salons de coiffure ni de beauté, c’est maintenant le son de leurs voix qui ne pourra plus être entendu en dehors de la sphère familiale. Celles qui n’avaient d’ores et déjà plus droit de cité sont maintenant réduites au silence. Scénario dystopique s’il en est qui nous amène immanquablement à nous demander pourquoi d’aucuns ont encore aujourd’hui si peur des femmes qui s’expriment? Bien qu’inaudible, la femme dépeinte par Stella Kapezanou rappelle que la voix oblige l’oreille à écouter et qu’il n’y pas de violation morale à vouloir se faire entendre.

Depuis 1960, le débat télévisé est un rendez-vous incontournable dans la course à la Maison Blanche. Le face-à-face tant attendu a eu lieu ce mardi. Les téléviseurs dépeints par Michael Craig-Martin sont de générations différentes. Une chose est toutefois certaine: une fois l’émission lancée, impossible de faire taire ou de feindre de ne pas entendre la voix de la candidate démocrate.

Bel été à vous qui avez déjà pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

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