NEWSLETTER • 15 JUNE 2024

ÉDITORIAL • 15 JUIN 2024

En début de semaine, Chiquita Brands International, le géant de la production bananière mondiale, a essuyé un nouveau revers. L’entreprise, qui avait d’ores et déjà plaidé coupable et s’était acquittée d’une amende pour avoir financé un groupe paramilitaire colombien en 2007, a maintenant été accusée de crime contre l’humanité. Elle est condamnée à verser plus de 35 millions d’euros de dédommagement à la suite d'une action civile intentée par huit familles dont les proches ont été tués par les exactions du groupe sus-mentionné. Si les multinationales ont la réputation de bénéficier d’une justice d’exception qui protège non seulement leurs intérêts mais garantit aussi leur d’impunité, la décision rendue en début de semaine par la justice américaine est historique. C’est en effet la première fois qu’une multinationale américaine est condamnée par un jury américain pour complicité de violations des droits humains à l’étranger. Ce verdict envoie un message fort aux entreprises du monde entier: celles qui profitent des violations des droits humains ne demeureront pas impunies. La banane dépeinte par Guy Yanai rappelle à notre bon souvenir que la production de ce fruit, qui est le moins cher et le plus consommé au monde, n’est pas à l’abri de dérives.

Le royaume animalier est loin d’avoir livré tous ses secrets. D’après une étude scientifique récente, compter à voix haute n’est pas l’apanage des seuls êtres humains. A l’instar de jeunes enfants, les corbeaux sont non seulement à même de comprendre les chiffres mais aussi de les verbaliser à haute voix et de les énumérer de un à quatre. On ne peut s’empêcher de se demander, si le maître corbeau sur un arbre perché qu’Ann Craven offre à notre regard croasse ou s’il compte…

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER