ÉDITORIAL • 9 AVRIL 2022
45 jours que la guerre fait rage aux portes de l’Europe, 45 jours que la guerre s’est immiscée dans notre quotidien, 45 jours que nous assistons, impuissants, par écrans interposés, au spectacle de la violence, de la destruction et de la mort. À force de regarder passivement les atrocités commises, on finit par se résigner à accepter l’inacceptable. En nous confrontant au tabou de la mort, les visages délavés en gros plan de Marlène Dumas nous invitent à nous demander si la profusion d’images n’entraîne pas la banalisation de l’horreur.
En début de semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le troisième et dernier volet de son rapport sur le changement climatique. Les conclusions sont sans appel: si on ne prend pas les mesures qui s’imposent, “nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe…” À ce stade, bien qu’irréversible, le rythme du réchauffement climatique peut encore être freiné. Le défi est de taille et, pour le relever, il est non seulement primordial de trouver des solutions pour réduire les émissions mondiales des gaz à effet de serre mais aussi de revoir nos modes de vie et nos habitudes de consommation et de production. Certes, l’envie de faire comme si de rien n’était, l’envie, à l’instar de l’homme dépeint par Ed Ruscha, de tourner le dos et de faire fi des injonctions des scientifiques est bel et bien là. Pourtant, qu’on le veuille ou non, on doit s’efforcer collectivement de ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui. “Limiter le changement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, c’est maintenant ou jamais…”
La nomination de la première femme noire à la plus haute instance judiciaire du pays était l’une des promesses de campagne du président américain. La confirmation de cette nomination par le Sénat le 7 avril est historique. C’est en effet un plafond de verre de plus qui se brise et elle sera la 6ème femme à siéger à la Cour suprême en 232 ans d’histoire. Certes, il aura fallu attendre la 116ème nomination pour que soit enfin nommée une magistrate afro-américaine mais, comme le laisse entendre l’œuvre de Cornelia Parker, il ne faut jamais perdre espoir. Tôt ou tard, tout vient à point à qui sait attendre!
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber