EDITORIAL • 21 AOÛT 2021
Bis repetita en Haïti… Il y a une semaine, jour pour jour, un séisme de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter a secoué le sud-ouest du pays. Une catastrophe naturelle qui a ravivé le souvenir du tremblement de terre meurtrier qui avait ravagé, il y a onze ans déjà, Port-au-Prince, la capitale, et fait plus de 200 000 victimes. La déchirure qui traverse la toile de Manuel Mathieu évoque une “frontière”, une zone de vulnérabilité qui peut, comme le réseau complexe de plaques tectoniques et de failles sismiques qui émaille le sol de la “perle des Antilles", brusquement se déchirer, se déformer et provoquer de violentes secousses.
Des images de scènes de chaos indescriptibles en provenance d’Afghanistan ont dominé l’actualité ces derniers jours. La prise de pouvoir éclair des talibans, sans combats ni résistance, a pris tout le monde de court. Plusieurs milliers d’afghans et de ressortissants étrangers ont afflué et affluent encore, tant bien que mal, vers l’aéroport de Kaboul dans l’espoir de pouvoir s’assurer une place sur un vol qui les emmènera hors du pays. L’œuvre d’Adrian Paci est à cet égard particulièrement parlante… Si pour nombre d’entre nous “avion” rime avec vacances, pour d’autres, nettement moins chanceux, il est synonyme du début de l’errance...
Point n’est besoin de souffrir du syndrome de Calimero pour constater que la mi-août semble d’ores et déjà placée sous le signe de l’automne. Les plus optimistes se répètent à satiété que le soleil est dans nos cœurs, mais on ne peut faire fi de la grisaille ambiante… À l'instar des saisons qui semblent se brouiller, la mer et le ciel se rejoignent et se confondent dans l'horizon qu’immortalise la photo d’Hiroshi Sugimoto.
Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber