EDITORIAL • 13 NOVEMBRE 2021
Afin de limiter le réchauffement climatique, les dirigeants mondiaux se sont engagés à préserver les poumons verts de la planète et à atteindre l’objectif de zéro déforestation à l’horizon 2030. À ce jour, aucun engagement n’a encore permis de freiner le rythme alarmant de la déforestation. La scarification du paysage immortalisée par Edward Burtynsky témoigne de l’ampleur du phénomène. Les défis à relever sont majeurs et on ne peut qu’espérer que cette énième promesse ne reste pas un vœu pieux.
Si la neutralité carbone demeure la priorité absolue de la COP26, le dérèglement hydrique est lui aussi préoccupant à l’échelle mondiale. La pénurie d’eau aggrave les problèmes liés à la faim et à la malnutrition et les catastrophes naturelles liées à l’augmentation de la pluviométrie mettent en danger non seulement les vies humaines, mais aussi les écosystèmes et les progrès réalisés dans le développement économique et social... Si, pour citer Confucius, une image vaut mille mots, celle du ministre des Affaires étrangères de Tuvalu, les pieds dans l’eau derrière son pupitre, restera dans les annales. Particulièrement vulnérable au risque de submersion, l’archipel polynésien pourrait être rayé de la carte et ses habitants deviendraient alors parmi les premiers réfugiés climatiques au monde. L'installation lumineuse de James Turrell nous rappelle que, si l’on veut sauver la mise et éviter de “toucher le fond”, mieux vaut ne pas descendre à reculons et affronter, sans atermoiements, la situation.
Enfin, et à un niveau plus prosaïque, la hausse des températures et l’abondance des pluies de fin d’été retardent la sénescence des feuilles des arbres et des arbustes et menacent de faire disparaître “l’explosion de couleurs” des forêts des zones tempérées. Le tableau de Tom Thomson ravive le souvenir des couleurs flamboyantes du feuillage d’automne.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber