EDITORIAL • 11 SEPTEMBRE 2021
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) publie une “liste rouge” annuelle des espèces animales et végétales qui, sous l’effet conjugué du réchauffement climatique et de l’activité humaine, sont “menacées ou en voie d’extinction”. Cette année y figure, entre autres, le “varan de Komodo”, le plus grand lézard carnivore au monde que l’on associe souvent à tort aux dinosaures. Bien que protégés par le gouvernement, un peu moins de 6000 “dragons”, répartis à travers une poignée d’îles d’Indonésie dont l’île de Komodo, survivent aujourd’hui et leur population, menacée tant par la déforestation que par le braconnage, se réduit comme peau de chagrin au fil des ans. La photographie de Sebastião Salgado a le mérite de nous rappeler que, tout aussi inquiétants et repoussants qu’ils puissent être aux yeux de certains, les reptiles sont eux aussi des maillons essentiels des écosystèmes terrestres.
Si le principe de la souveraineté populaire issue des urnes reste le fondement de la démocratie, les tentations autoritaires nourrissent encore la vie politique dans bon nombre de pays. Trente-six ans après la fin du régime dit des généraux et à un an des élections, le président brésilien met aujourd’hui tout en œuvre pour faire planer le doute sur le bon déroulement du processus électoral voire sur la tenue même du scrutin. L’oeuvre d’Hélio Oiticica convoque rythme et mouvement mais elle est aussi évocatrice d’une certaine instabilité pour ne pas dire d’une instabilité certaine.
En 1979, Louis Stettner immortalisait une mouette en plein vol au dessus de la Hudson River avec, pour toile de fond, les gratte-ciels new-yorkais et les très reconnaissables tours jumelles. L'image est poignante et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’elle est aussi prémonitoire des attentats qui frappèrent, il y a vingt ans, la ville en plein cœur.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber