Alice Neel

Alice Neel, Olivia, Five Months, oil on canvas, 101,8 x 76,2cm, 1967. Image courtesy Alice Need Estate and Xavier Hufkens

« L'enfant, qui n'a pas encore un an, a mille charmants petits gestes des anges du paradis. » — Victor Hugo

L’artiste américaine Alice Neel (1900-1984) est incontestablement l’une des portraitistes majeures de son temps. Au cours de ses soixante ans de carrière, elle choisit de raconter le monde dans lequel elle vit et d’explorer, à la manière de Balzac, "la comédie humaine" au moment où la scène artistique new-yorkaise est dominée par l’expressionnisme abstrait, l’art conceptuel et minimal. Rarement sereins, ses portraits sont toujours mémorables. Les regards, les imperfections du corps, les poses racontent un instant, une rencontre, une vie. Marginalisée voire ignorée de son vivant, elle crée dans l’ombre de ses homologues masculins et, à l’instar de nombreuses femmes artistes de sa génération, peine à trouver sa place sur la scène artistique. Pour la citer: « Dès que je m’installais devant une toile, j’étais heureuse. Parce que c’était un monde et je pouvais y faire ce que je voulais. »

Copyright © 2022 Zoé Schreiber

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Agnes Denes

Agnes Denes, View with New York Financial Center, Wheatfield - A Confrontation: Battery Park Landfill, Downtown Manhattan, 1982

« Wheatfield était un symbole, un concept universel; il représentait la nourriture, l'énergie, le  commerce, les échanges mondiaux et l’économie. Il faisait référence à la mauvaise gestion, au gaspillage, à la faim dans le monde et aux préoccupations écologiques. Il attire l'attention sur nos priorités mal placées. » — Agnes Denes

Felix Gonzalez-Torres

Felix Gonzales-Torres, Untitled (Dead by Gun), 1990. Image courtesy Félix González-Torres Foundation and MoMA

Une pile d’affiches posée à même le sol, des centaines de feuilles entassées estampillées du nom, de l’âge et du visage de 460 individus, décédés par balle en une semaine aux États-Unis…

Artiste américain d’origine cubaine, Felix Gonzalez-Torres (1957-1996) est connu pour ses oeuvres minimales et conceptuelles (photographies, sculptures, installations…) qui interrogent l’evanescence et la fragilité de l’existence humaine. Il part de sa propre expérience et transforme des objets du quotidien à priori anodins (horloges, ampoules, miroirs, puzzles, amoncellements de bonbons, panneaux publicitaires, rideaux en perles…) en invitations métaphoriques à méditer sur des thématiques existentielles telles le deuil, la maladie, l’amour, la présence et l’absence, le souvenir et l’oubli, ce qui est pérenne et ce qui est éphémère… « [Mon travail] peut être entre le public et le privé, entre le personnel et le social, entre la peur de la perte et la joie d’aimer, de croître, de changer, de devenir toujours plus… de se perdre lentement puis de retrouver tout à coup son intégrité. »

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Thomas Ruff

Thomas Ruff, Eclipse, photograph, 2004

Éclipse lunaire, la Lune dans l’ombre de la Terre…

Thomas Ruff (1958-) s’intéresse à la manière dont l’évolution de la photographie et les percées technologiques associées à son médium de prédilection façonnent notre perception des images et de la réalité. Disciple de Berndt et Hilla Becher à la Kunstakademie de Düsseldorf à ses débuts, l’artiste allemand travaille par séries et interroge la notion d’objectivité photographique. De ses Intérieurs et de ses Portraits monumentaux, qui immortalisent ses pairs avec un cadrage frontal inspiré de photos d’identité, à ses tirages réalisés à partir d’images retouchées appropriées de sources diverses et variées (coupures de presse, magazines, Internet…), son approche est conceptuelle. « Mes images ne sont pas des représentations de la réalité, mais montrent une seconde réalité, l'image de l’image. »

Copyright © 2022, Zoé Schreiber

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