« Orage. L'éclair ne voit pas clair. » — Jules Renard
Kara Walker
« Si une histoire revient vous hanter, elle mérite qu'on s'y intéresse » — Colson Whitehead
Artiste emblématique de sa génération, l’américaine Kara Walker (1969-) dresse une fresque historique habitée par l’esclavage et le spectre de la violence. Ses installations monumentales la propulsent sur le devant de la scène artistique internationale dès 1994. Elle s’empare d’un médium traditionnel (le découpage de silhouettes en papier) et le détourne pour explorer les recoins les plus sombres de l’histoire américaine. De loin, ses saynètes pastorales faussement naïves rappellent un conte enfantin et ce n’est que lorsque l’on se rapproche que l’on se rend compte qu’elles racontent l’horreur et fourmillent de détails cauchemardesques. Sans concession, ses films d’animation, ses sculptures, ses monuments publics et ses dessins lui permettent eux aussi de mettre en lumière les racines du mal et de critiquer l’héritage tragique et pernicieux de l’esclavage et de la suprématie blanche. En confrontant le visiteur à ce passé refoulé qui peine à passer, elle l’amène à s’interroger sur le poids des stéréotypes, sur le racisme et sur le sexisme qui gangrènent aujourd’hui encore la société américaine. « Ces archétypes menacent-ils l’histoire ? Ils sont censés ouvrir la conversation, mais ils la réduisent souvent, » explique-t-elle.
Copyright © 2021, Zoé Schreiber
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Adrien Lucca
Une mosaïque incandescente pixelise le halo lumineux du soleil...
Artiste français basé à Bruxelles, Adrien Lucca (1983-) ancre sa pratique pluridisciplinaire à la croisée de l’art et de la science. Les propriétés physiques de la lumière et de la couleur le captivent. Il propose, dans ses vitraux, oeuvres sur papier, sculptures, néons et installations pour l’espace public, des expériences esthétiques et visuelles qui jouent avec nos sens et transforment notre perception. Les phénomènes qu’il met en exergue résultent de ses recherches théoriques sur les spécificités de la lumière (naturelle ou artificielle), des pigments, des verres, des spectres chromatiques... Il étudie, pour paraphraser la devise du physicien Richard Feynman “ce qui [l’]intéresse le plus de la manière la plus indisciplinée, irrévérencieuse et originale possible.” Sa démarche, à la fois expérimentale et conceptuelle, constitue une ode à la curiosité et au décloisonnement des disciplines.
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Nicolas de Staël
« Dans la vie, c’est comme au football, tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin du match, tout reste possible... »