JP Mika

Un couple danse sur un rythme chaloupé. Le mot “lipanda” (indépendance en lingala) se détache du lecteur de cassettes que porte à bout de bras la femme. Elle est chaussée de tongs ornées d’épinglettes qui retracent l’évolution du drapeau congolais tandis qu’il est vêtu d’un gilet sur lequel figure le refrain d’une chanson et les portraits du musicien Joseph Kabasele et des politiciens Patrice Lumumba et Joseph Kasa-Vubu. Ce 30 juin, à l’heure où le Congo RDC fête les 60 ans de son indépendance et où le roi des Belges Philippe pose un acte historique en exprimant pour la première fois “ses plus profonds regrets pour les blessures du passé” colonial, le souvenir de la chanson de l’indépendance est plus que jamais pertinent.

Etoile montante de la scène artistique congolaise, JP Mika (1980-) s’inscrit dans la lignée des peintres populaires de Kinshasa. Ses portraits et ses autoportraits sur fond de tissus wax colorés racontent des scènes de la vie quotidienne. Dessinateur hors pair, il capte le mouvement des corps et l’expression des visages de manière quasi photographique. “Ce que je donne aux gens, c'est vraiment la joie de vivre, l'espoir... Je parle aussi de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), c'est ma spécialité. Dans mes œuvres, vous devriez puiser des émotions, à travers la couleur, mais aussi beaucoup d’énergie.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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