Un couple assis sur un banc. Tous deux sont masqués: lui ressemble à un Frankenstein au visage lunaire tandis que sa compagne, un agneau sur les genoux, porte un masque chèvre.
La pratique de la photographe indienne Gauri Gill (1970-) s’apparente à l’enquête ethnographique. Elle documente, avec empathie et objectivité, les différentes facettes et rituels de la société indienne et s’intéresse tout particulièrement aux populations rurales marginalisées dont elle révèle la diversité et la complexité. Elle travaille par séries et, adepte de l’écoute active, tisse des rapports intimes avec les sujets qu’elle étudie. Elle collabore étroitement avec des artisans pour mettre en lumière les traditions artistiques locales. Elle intègre ainsi l’exubérance de l’univers des peintres Warli dans ses clichés et met en scène le quotidien de villageois à travers les créations de fabricants de masques en papier mâché... “Le monde réel est absolument fascinant et on ne peut l’inventer. Il se décline à l’infini et dépasse l’imagination individuelle.”
Copyright © 2020, Zoé Schreiber