Une femme âgée au corps affaissé nous observe, un pinceau dans la main…
L’artiste américaine Alice Neel (1900-1984) est incontestablement l’une des portraitistes majeures de son temps. Au cours de ses soixante ans de carrière, elle choisit de raconter le monde dans lequel elle vit et d’explorer, à la manière de Balzac, "la comédie humaine" au moment où la scène artistique new-yorkaise est dominée par l’expressionnisme abstrait, l’art conceptuel et minimal. Rarement sereins, ses portraits sont toujours mémorables. Les regards, les imperfections du corps, les poses racontent un instant, une rencontre, une vie. Marginalisée voire ignorée de son vivant, elle crée dans l’ombre de ses homologues masculins et, à l’instar de nombreuses femmes artistes de sa génération, peine à trouver sa place sur la scène artistique. Pour la citer: « Dès que je m’installais devant une toile, j’étais heureuse. Parce que c’était un monde et je pouvais y faire ce que je voulais. »
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