Un “cluster” de fauteuils Adirondacks installé dans un cadre verdoyant. C’est l’heure de l’apéritif et l’ambiance semble détendue même si les protagonistes, plongés dans leurs pensées, ne se regardent pas. Les pins dominent l’arrière-plan et l’herbe est jaunie par le soleil. On se plaît à croire que la chaise vide qui trône à l’avant-plan est celle qu’occupait l’artiste, la chaise de celui qui observe la scène sans y participer.
Le peintre et critique d’art américain Fairfield Porter (1907-1975) prend le contrepied du mouvement expressionniste abstrait qui a le vent en poupe à l’époque et peint des tableaux réalistes. Non-conformiste, il s’inspire de son vécu et est fasciné par la nature qui l’entoure. Les portraits des membres de sa famille, de ses amis et de ses pairs, les paysages du Maine et les intérieurs domestiques sont ses sujets de prédilection. Il met en exergue ce que recèle d’exceptionnel la vie ordinaire. « Quand je peins, je pense que ce qui peut me satisfaire est d'exprimer au mieux ce que Renoir conseillait à Bonnard : “Rendre tout plus beau.” »
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