Il fait beau, il fait chaud... Des vacanciers bronzent sur une plage déserte. Couchés sur le ventre, on les imagine la tête dans les nuages et pourtant leur tête est enfouie dans le sable... On ose espérer qu’ils ne sont pas en train de faire l’autruche...
Si les empâtements aux couleurs pastel et acidulées de ses gâteaux et pâtisseries, crèmes glacées, milk shakes et autres friandises sont reconnaissables entre mille, l’œuvre de l’artiste américain Wayne Thiebaud (1920-) ne se borne pas uniquement à mettre l’eau à la bouche. Il peint les objets du quotidien dans toute leur banalité, les rues vertigineuses de San Francisco, des paysages aux perspectives tronquées et des personnages figés dans des attitudes statiques et neutres. Tout au long de sa carrière, il flirte avec les paradoxes et passe de la figuration à l’abstraction, de la fluidité du coup de pinceau à la rigueur géométrique, de l’humour au sérieux. « Le problème du monde de l'art, c'est qu'il manque d'humour. L'humour est important pour moi et je suis sérieux quand je dis que, sans le sens de l'humour, on perd le sens des perspectives. »
Copyright © 2020, Zoé Schreiber