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ÉDITORIAL • 19 MARS 2022

La levée de l’obligation du port du masque en intérieur a littéralement fait souffler un vent de légèreté sur notre quotidien. Depuis quelques jours déjà, les sourires ne se cantonnent plus aux seuls yeux mais se répandent sur tout le visage. Comme le donne à voir le portrait rehaussé au néon de Martial Raysse, on peut à nouveau lire les expressions faciales de celles et ceux qui croisent notre chemin… Soulagement pour d’aucuns, l’assouplissement du protocole sanitaire est néanmoins source d’inquiétude pour d’autres… On se plaît à croire que la liberté retrouvée ne reléguera pas pour autant aux oubliettes altruisme et solidarité. L’accessoire incontournable d’hier continue à être un outil efficace pour freiner la transmission et protéger les plus vulnérables.

Les accords d’Evian ont mis fin à la guerre d’Algérie et entériné l’indépendance de l’ancienne colonie française. 60 ans plus tard, l’histoire de la colonisation et de la guerre reste douloureuse voire conflictuelle. Lieux de surveillance et de solitude, les premiers phares du littoral algérien sont construits à la fin du XIXème siècle pour répondre aux besoins militaires de la conquête coloniale et servent de trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée. Le verre fissuré de la grande lampe du phare qu’immortalise la photographie de Zineb Sedira symbolise à lui seul le passé colonial toujours visible, la scission entre deux pays, entre deux histoires et la nécessaire réconciliation des mémoires.

Il y a deux ans, la pandémie prend le monde entier de court. À situation inédite, mesure inédite. La mi-mars 2020 marque l’annonce du “premier” confinement. Initialement prévu pour deux semaines, il durera près de deux mois. Le banc "rubalisé" de Narbi Price nous rappelle que, tant dans les parcs que dans les jardins, la distanciation sociale était de rigueur et qu’il nous était interdit de nous poser dans l’herbe ou de nous asseoir sur les bancs publics…

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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