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EDITORIAL • 26 NOVEMBRE 2021

À l’instar d’une radiographie, la crise sanitaire a révélé les fractures qui fragilisent le tissu social. Loin de les résorber, le virus s’est engouffré dans les fissures et a non seulement creusé les écarts mais a aussi mis à nu les inégalités et les clivages. Si vaccination et responsabilisation individuelle restent encore et toujours les maîtres-mots pour juguler la résurgence des contaminations, force nous est de constater, une fois de plus, que la défiance et le ressentiment d’une partie de la population sont en passe de diviser la société civile. Shibboleth, la faille béante de l’installation de Doris Salcedo, illustre de façon subliminale cette fragmentation, cette brèche qui pourrait devenir délétère…

La vague épidémique monte en puissance et deux visions du monde s’opposent autour de la confiance qu’elles accordent à la médecine, à la science et aux politiques. D’aucuns diraient que, crispés par des rancœurs aux multiples facettes, les individus ne semblent plus être en mesure de dialoguer. Le tableau de Leon Polk Smith joue sur cette dualité et évoque des maillons en train d’essayer de se composer voire de se recomposer, un moment d’entre-deux, de rupture et de discontinuité.

La réouverture des boîtes de nuit et des discothèques aura été de courte durée. À peine rouvertes, les portes du monde de la nuit doivent refermer. Dès ce soir, et pour paraphraser l’intitulé du documentaire éponyme, ce sera à nouveau "la nuit noire sur les nuits blanches". L’œuvre de Carlos Cruz-Diez ravive le souvenir des jeux de lumière stroboscopique qui balayent les dancefloors.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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