NEWSLETTER • 7 MAI 2022

ÉDITORIAL • 7 MAI 2022

À l’instar de l’Australie, de Singapour ou encore de Taïwan, la Nouvelle-Zélande a mené, depuis le début de la pandémie, une politique dite de “zéro Covid”. Après deux ans d’isolement, le pays des kiwis vient lui aussi de rouvrir grand ses portes au monde et autorise à nouveau les touristes et voyageurs, en provenance de pays bénéficiant d’accords d’exemption de visa, à franchir ses frontières. Inspirée du tableau intitulé “La victoire” de René Magritte, la porte entrouverte et démurée de Gavin Turk évoque le passage d’un univers à un autre mais donne surtout le sentiment d’une liberté retrouvée.

La Chine est le dernier pays à persister et signer une stratégie très contraignante pour enrayer la propagation du coronavirus. Le variant Omicron confronte pourtant le géant asiatique à son pire rebond épidémique depuis le printemps 2020. La politique sanitaire de l’Empire du Milieu impose à sa population des mesures de confinement strictes et des dépistages à grande échelle et à intervalles réguliers. L’homme dépeint par Fang Lijun semble perdre pied et la détresse voire la panique qui se lisent sur son visage laissent deviner de façon subliminale les sentiments de privation de liberté, d’oppression et d’enfermement auxquels doivent aujourd’hui encore faire face des millions de chinois.

En s’appuyant sur une fuite sans précédent, un média américain a publié un article qui a provoqué un tollé outre-Atlantique. Ledit article révèle que la Cour suprême serait sur le point de remettre en question la liberté des femmes à disposer de leur corps. La remise en question du droit constitutionnel à l’avortement par l’abrogation de l’arrêt dit “Roe v. Wade” se traduirait par un retour à la situation en vigueur avant 1973 et permettrait à chaque État d'interdire ou d'autoriser les avortements. Il va sans dire que, dans un monde idéal, l’avortement n’aurait pas lieu d’être, que dans un monde idéal, aucune femme ne tomberait enceinte sans le vouloir, que dans un monde idéal, il n’y aurait ni viol ni inceste… L’œuvre de Judith Bernstein dénonce la pérennité de la domination masculine sur le corps des femmes et rappelle que, quels que soient les acquis, il ne faut jamais baisser la garde.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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