« Un sourire ne dure qu’un instant, mais son souvenir est doux et agréable. »
Nicole Wermers
Un manteau en fourrure habille nonchalamment le dossier d’une chaise…
Nicole Wermers (1971-) explore la dichotomie entre espace public et espace privé, la place de l’art et du design dans la société de consommation et la façon dont certains matériaux structurent l’espace urbain. L’artiste allemande prend pour point de départ des objets et des gestes du quotidien qu’elle détourne et transforme en sculptures, en installations et en collages afin de faire ressortir leurs ramifications sous-jacentes. Elle se penche dans Untitled Chair sur le réflexe qu’ont certains de s’approprier ou de garder une "place", dans un café par exemple, en déposant, sur le dossier d’une chaise, leur manteau. Dans sa série Untitled ForceFields, elle se penche sur la fonction des portiques de sécurité dans les magasins, des barrières symboliques qui, une fois franchies, font du passant un consommateur potentiel. « Je me suis toujours intéressée à comment est alloué l'espace, à comment il est divisé et aux matériaux et aux rituels que cette structuration implique. »
Copyright © 2021, Zoé Schreiber.
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Charles Sandison, 'Entropy', Baronian Xippas
« Certains peignent, d’autres dessinent, moi je code… C’est compulsif. » — Charles Sandison
Artiste écossais basé en Finlande, Charles Sandison (1969-) fait dialoguer art et code informatique dans sa pratique située à la croisée de la video, de l’installation immersive et de l’art numérique. Plongé dans la pénombre, l’espace est illuminé par une nuée de mots, des serpentins typographiques qui se promènent, envahissent et se répandent progressivement sur les murs, du sol au plafond. Les lettres épellent des termes issus de l’édition de 1911 de l’Encyclopædia Britannica. Ils virevoltent, s’entremêlent et s’entre-croisent, apparaissent et disparaissent comme par magie, selon la logique des projections générées par algorithmes. Les accrétions de mots et les significations qu’ils évoquent enveloppent le visiteur et dessinent des formes spectrales qui tantôt fusionnent, tantôt implosent et se dispersent à la surface des parois.
Charles Sandison, Entropy, Baronian Xippas, 2 rue Isidore Verheyden, B-1050, Bruxelles. Jusqu’au 30 janvier 2022.
Copyright © 2021, Zoé Schreiber.
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« Oubliez le passé et vous perdrez les deux yeux… » — Eddy Kamuanga Ilunga
Eddy Kamuanga Ilunga (1991-) explore l’histoire de la RDC et les mutations de la société congolaise à l’ère de la mondialisation. L’hybridité culturelle et l’effervescence de Kinshasa, sa ville natale, l’inspirent. Ancrées dans la tradition et tournées vers l’avenir, ses toiles sont peuplées de personnages stylisés, l’air souvent épuisé, vêtus d’imprimés aux couleurs vives. Dans certains tableaux, les coiffes et les parures rendent hommage au peuple Mangbetu tandis que d’autres compositions mettent en exergue des objets qui renvoient à différents pans de l’histoire de son pays. Tous ses personnages ont toutefois un point commun: leur peau est ornée de motifs qui rappellent la topologie de circuits électroniques. L’art est selon lui « un moyen de sensibiliser à la condition et aux contradictions dans lesquelles vivent les gens. »
Copyright © 2021, Zoé Schreiber.
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