« Le sommeil n’est pas un lieu sûr. » — Jean Cocteau
Depuis le début des années 60, l’artiste américain Ed Ruscha (1937-) développe une pratique à la croisée de l’art conceptuel et du Pop Art. La banalité du quotidien, les panneaux publicitaires et la signalétique qui meublent l’espace urbain californien l’inspirent. Très graphiques, ses peintures, dessins et photographies s’appuient sur la tension sémantique qui se dégage de l’association de mots et d’images. Onomatopées, calembours et allitérations traversent ses tableaux à la facture lisse et dénuée d’effets de matière. Iconiques et précurseurs, ses livres d’artiste dressent des typologies, tout en séquences et en répétitions, de lieux-communs (stations services, parkings, piscines, artères commerciales…) Dans sa série intitulée Metro Mattresses, il resserre sa focale sur des matelas abandonnés sur les coins de rues de Los Angeles. Pour le citer: « Les matelas ne sont plus de simples détritus dans le paysage, mais deviennent des créatures effrayantes. »
Copyright © 2023, Zoé Schreiber