« Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. » — Voltaire
Depuis le début des années 60, l’artiste américain Ed Ruscha (1937-) développe une pratique à la croisée de l’art conceptuel et du Pop Art. La banalité du quotidien, les panneaux publicitaires et la signalétique qui meublent l’espace urbain californien l’inspirent. Très graphiques, ses peintures, dessins et photographies s’appuient sur la tension sémantique qui se dégage de l’association de mots et d’images. Onomatopées, calembours et allitérations traversent ses tableaux à la facture lisse et dénuée d’effets de matière. Iconiques et précurseurs, ses livres d’artiste dressent des typologies, tout en séquences et en répétitions, de lieux-communs (stations services, parkings, piscines, artères commerciales…) L’artiste à l’humour caustique cultive un style “neutre” à la lisière du documentaire et n’a de cesse de jouer avec les échelles et les perspectives, de jongler avec les registres et d’expérimenter les formats. « Les mots ont une température » déclare-t-il « quand ils atteignent un certain degré et deviennent brûlants, ils m’attirent… »
Copyright © 2022, Zoé Schreiber